GNÔSIS

                             

                                  Le repos, salut du gnostique 

Ménard Jacques E. Le repos, salut du gnostique. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 51, fascicule 1, 1977. Aspects du salut. pp. 71-88;

L'absence de mouvement, caractéristique de l'Unité primordiale que le parfait a retrouvée à sa sortie de la multiplicité et des bipolarités dont il était le prisonnier de par sa chute dans la matière. Ainsi que l'écrit Clément d'Alexandrie (Péd., 1,29,3), la foi répond à l'annonce de l'Evangile, mais l'accomplissement parfait de l'Annonce est le repos, de sorte que la gnose se situe au niveau de l'illumination, son sommet est le repos qui consiste en une connaissance de ce que nous verrons à la fin .

La gnose qui est à base de Révélation est la condition et le commencement du repos, et celui-ci est compris comme le but légitime et final du gnostique. Le gnostique de l'Evangïle de Vérité, p. 22,9-19, possédant la gnose, fait la volonté de Celui qui l'a appelé, il veut lui être agréable, il reçoit son repos, son nom propre lui appartient, il sait d'où il est venu et où il va ; il sait, comme quelqu'un qui s'étant enivré, s'est détourné de son état d'ivresse, a accompli un retour sur lui-même et a rétabli ce qui lui est propre . Délivré de ses obsessions et de son ivresse, le gnostique de L' Evangile selon Thomas (Logion 28) se convertit et il se sent appelé, comme le gnostique des Actes de Jean, à son propre repos et au renouvellement de la vie.

Le Logion de Thomas le plus éclairant à ce sujet est le Logion 50 : 

Jésus a dit : « S'ils vous disent : d'où êtes- vous nés ? dites-leur : nous sommes nés de la lumière, là où la lumière est née d'elle-même ; elle [s'est dressée] et elle s'est révélée dans leur image (jeikôn). S'ils vous disent : qui êtes- vous ?, dites : nous sommes ses fils et nous sommes les élus du Père qui est vivant. S'ils vous demandent : quel est le signe de votre Père qui est en vous ? dites-leur : c'est un mouvement et un repos (anapausis).

....le Père l'a attirée à lui, c'est le mouvement (22), et elle se reposera en lui comme les Eons de L'Evangile de Vérité, p. 41,27ss ; 42,25ss, ce sera le repos. Mais tout ce sénario n'est qu'une projection mythique d'une démarche psychologique de l'âme dans laquelle celle-ci rejoint en elle-même son Unité primordiale en dépassant les bipolarités du monde matériel. Le Parfait de L'Evangile selon Thomas est un monachôs, ainsi que nous le lisons au Logion 49 : Jésus a dit : Heureux (mdkarios) les solitaires (monachôs) et (les) élus, car vous trouverez le Royaume, car vous êtes (issus) de lui (et) de nouveau (palin) vous y retournerez.  

 Dans le scénario de la gnose l'âme reconnaît ses origines et remonte au Plérôme. Lors de son ascension elle a à traverser les sphères supérieures terrestres habitées par les Archontes avec qui elle engage un dialogue et à qui elle transmet le mot-de-passe qui les subjugue ; elle pourra alors poursuivre sa route. Le texte classique à cet égard est le seul extrait d'un Evangile selon Philippe que nous ait conservé Epiphane, Panarion, XXVI, 12,2-3 : Le Seigneur m'a révélé  ce que l'âme doit dire dans sa remontée au ciel, et comment elle doit répondre à chacune des Puissances supérieures  : « Je me suis reconnue et je me suis rassemblée de toute part et je n'ai engendré aucun enfant à l'Archonte  mais j'ai déraciné ses racines et rassemblé mes membres dispersés  et je te connais pour qui tu es ; car j'appartiens à ceux d'en haut. Et elle est libérée. Mais, lorsqu'il apparaît qu'elle a engendré un fils, elle est retenue ici-bas  jusqu'à ce qu'elle soit en état d'attirer ses enfants à elle et de les convertir à elle.

Le début du I Livre de Ieoû se lit ainsi (p. 257,5,16 Schmidt-Till) :

Voici le Livre des connaissances (gnôseis) du Dieu invisible (aoratos) transmises par les mystères (mystèria) cachés qui indiquent ce chemin à la race (génos) élue dans le repos (qui mène) au Père, lors de l'arrivée du Sauveur (sôter) des âmes (psychai) qui accepteront la Parole (logos) de la Vie,grâce à la connaissance de Jésus le Vivant qui (envoyé) par le Père est descendu de l'Eon (aiôn) de Lumière dans la plénitude du Plérôme (plèrôma) et grâce à la doctrine en dehors de laquelle il n'en existe pas d'autre que Jésus le Vivant a communiquée à ses Apôtres (apostoloi), lorsqu'il dit : « Ceci est la doctrine dans laquelle réside toute la connaissance ».
Epistula Apostolorwn, 23 souligne également la relation étroite qui unit le repos à la connaissance ainsi que leur aspect transcendantal ; de même que la connaissance vient du monde divin, le repos se situe dans le ciel :
Ainsi a parlé le Seigneur, notre Sauveur (sôter) : Levez-vous puisque je vais vous révéler ce qui est au-dessus du ciel et ce qui est dans le ciel, ainsi que votre repos (anapausis) qui est dans le Royaume du ciel. Car (gar) mon Père m'a donné la puissance (exousia), de vous conduire là-haut, vous et ceux qui croient (pisteuein) en moi.

https://www.persee.fr/docAsPDF/rscir_0035-2217_1977_num_51_1_2783.pdf


GNÔSIS INAMISSIBILIS 


 La Gnose traduit l'évidence et la nécessité individuelle du salut, de la libération de l'âme :

« ...la gnose - écrit Puech - est une expérience ou elle se réfère à une éventuelle expérience intérieure, destinée à se transformer en état inamissible (du latin : inamissibilis, qui ne peut pas être perdu), à travers lequel, au cours d'une illumination, qui est régénération et divinisation, l'homme se perçoit dans sa vérité, se rappelle et acquiert la conscience de lui-même, c'est à dire qu'il connaît simultanément sa nature et son origine authentiques ; à travers cette expérience il se connaît ou se reconnaît en Dieu, il connaît Dieu et apparaît lui-même comme émanant de Dieu et étranger au monde, prenant ainsi possession de son « moi » et de sa véritable condition, l'explication de son destin et la certitude définitive de son salut, se découvrant, à juste titre, sauvé pour toute l'éternité.
Théodote, un disciple de Valentin, nous dit que posséder la gnose c'est savoir « ce que nous avons été et ce que nous sommes arrivés à être ; où nous étions; où nous avons été précipités ; vers où nous allons et où nous permet d'arriver la rédemption ; quelle est la naissance et quelle est la résurrection. »

- La Gnose se vit dans les actes, et se fane irré-mé-diable-ment dans les abstractions subjectives de l'intellectualisme.Le Christ est au-delà de la Personnalité, du Moi et de l'individualité; le Christ est le Logos, le logos solaire, le second Logos. Ce Logos Solaire est unité multiple parfaite ,la diversité dans l'unité de l'Ame céleste.Tant qu'un homme ne l'a pas incarné, il ne peut se dire qu'il possède la gnose...Lui seul peut véritablement nous donner vie et nous la donner en abondance. Ainsi donc, nous nous devons être moins dogmatiques et apprendre à être et penser au Christ en nous..

-Il y a chez Saturnin d'Antioche, l'idée de l' étincelle de vie. Il disait que l'homme avait été modelé par des anges ,des Archontes .A l'imitation d'une image resplendissante qui leur étaient apparue et qu'il n'avaient pu saisir, parce qu'elle était aussitôt remontée dans les hauteurs, ils s'excitèrent les uns les autres en disant < Faisons un homme selon l'image et selon la ressemblance.> Ainsi fut fait; mais, par suite de la faiblesse des Archontes, l'ouvrage modelé par eux ne pouvait se tenir debout et se tortillait à la façon d'un ver. Alors la puissance d'en haut en eut pitié, parce qu'il avait été fait à sa ressemblance, et lui envoya une étincelle de vie qui le redressa, le mit debout et le fit vivre. Après la mort dit Saturnin, cette étincelle de vie remonte vers ce qui est de même nature qu'elle; quant au reste, il retourne aux éléments dont il a été tiré.
Cette étincelle de vie, dans un sens figuré, signifie-t-elle que tous les humains ne se tiennent pas debout, mais seulement ceux qui ont reçu l'esprit ? les autres s'agitent sur terre comme des animaux. Il faut remarquer que l'homme crée par les Archontes n'est pas inanimé; il se meut, mais il rampe sur la terre. La Vie donnée par l 'étincelle ne peut être la vie animale,hylique, créée par les archontes,puisqu'il l'a déjà.

L 'étincelle de vie, selon Saturnin, se trouve dans les croyants <Le christ est venu... pour le salut de ceux qui croient en lui; ce sont eux qui ont en eux l'étincelle de vie.Chez Saturnin, l'étincelle est d' une nouvelle nature . A la mort du croyant, l'étincelle remonte vers ce qui est de même nature qu'elle..1er épître de « Jean » (3,9) : « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu. » et Jean (3,3) : Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau (litt: d'en haut), il ne peut voir le royaume de Dieu.


Le Chant de la perle 


Le Chant de la perle (aussi appelé Hymne de la perle ou Hymne de l'âme) se trouve dans les Actes de Thomas, un ouvrage apocryphe du 3e siècle,dont on a un seul manuscrit en syriaque. Ce poème gnostique raconte l'exil et la rédemption de l'âme, sa descente dans la matière et sa remontée vers le Père. Il en existe plusieurs versions .....


"Lorsque j'étais un petit enfant et que j'habitais dans le royaume de la maison de mon Père, et que je trouvais mon bonheur dans la richesse et la splendeur de ceux qui m'élevaient, mes parents m'envoyèrent de l'Orient, notre patrie, avec des vivres pour le voyage. Des richesses de notre trésor, ils m'attachèrent un fardeau grand et pourtant léger, si bien que je pouvais le porter à moi seul : or de Beth Ellâgé, argent du Gazak, rubis de l'Inde et agates de Beth Koushân, et ils me munirent de diamants adamantins. Ils me retirèrent la robe de gloire que dans leur amour ils avaient faite pour moi, et mon manteau de pourpre, tissé sur mesure à ma taille, et ils conclurent un traité avec moi, et ils l'écrivirent dans mon coeur pour qu'il me fût impossible de l'oublier : « si tu descends en Egypte et si tu rapportes la Perle unique, celle qui se trouve au milieu de la mer encerclée du dragon à bruyante haleine, tu revêtiras de nouveau ta robe de gloire et ton manteau par-dessus, et avec ton frère, le plus proche de nous par le rang, tu seras l'héritier de notre royaume ».

Je quittai l'Orient et descendis, escorté de deux courriers royaux, car la route était dangereuse et pénible et j'étais bien jeune encore pour un tel voyage. Je passai les frontières de Maishan, rendez-vous des marchands de l'Orient, j'arrivai au pays de Babel, et je pénétrai dans l'enceinte de Sarboug. Je descendis vers l'Egypte, et mes compagnons me quittèrent. Je me rendis sans délai auprès du dragon, et je me tins au voisinage de son gîte, en attendant qu'il s'assoupît et dormît, pour que je pusse lui ravir la Perle. Comme je restais tout seul et retiré, j'étais un étranger pour les autres habitants de mon auberge. Cependant, je vis quelqu'un de ma race, un jeune homme bien fait et de bonne mine, un fils de l'onction. Il s'attacha à moi, et j'en fis mon intime et mon confident, à qui je m'ouvrais de ma mission. Je le mis en garde contre les Egyptiens et contre le commerce des immondes. Malgré tout, je m'habillai de leurs vêtements, de crainte qu'on ne me soupçonnât d'être venu de loin pour m'emparer de la Perle et qu'on n'excitât le dragon contre moi. Mais, par quelque endroit, ils s'aperçurent que je n'étais pas leur compatriote, et ils captèrent ma confiance, et ils me mêlèrent de leur ruse à ma boisson, et me donnèrent de leurs mets à manger et j'oubliai que j'étais fils de roi, et je servis leur roi. J'oubliai la Perle, pour laquelle mes parents m'avaient envoyé. Appesanti par leur nourriture, je tombai dans un profond sommeil.

Tout ce qu'il advenait de moi, mes parents le surent et s'en affligèrent. Il fut proclamé dans notre royaume que tous devaient venir à nos portes. Et les rois et les grands de Parthie et tous les notables de l'Orient résolurent que je ne serais pas abandonné en Egypte. Et ils m'écrivirent une lettre, et chacun des hauts personnages la signa de son nom.

« De ton père le Roi des Rois, et de ta mère, souveraine de l'Orient, et de ton frère,, le plus proche de nous par le rang, à toi, notre fils en Egypte, salut. Réveille-toi de ton sommeil et mets-toi debout, et perçois les mots de notre lettre. Souviens-toi que tu es un fils des rois : vois dans quel esclavage tu es tombé. Pense à la Perle, pour laquelle tu as été envoyé en Egypte. Souviens-toi de ta robe de gloire, souviens-toi de ton manteau éclatant, afin que tu puisses les revêtir et et t'en parer, et que ton nom soit lu dans le livre des héros, et que tu deviennes, avec ton frère, notre représentant, héritier dans notre royaume ».
Ainsi qu'un messager était la lettre que le Roi avait scellée de sa main droite contre les méchants, les enfants de Babel et les démons rebelles de Sarboug. Elle s'éleva sous la forme de l'aigle, roi des oiseaux, et prit son vol pour se poser près de moi, et se fit toute parole. Au bruit de sa voix, je m'éveillai et je sortis de mon sommeil, je la ramassai, je l'embrassai, j'en brisai le sceau et je la lus. Tout pareil à ce qui était écrit dans mon coeur étaient tracés les mots de ma lettre. Je me ressouvins que j'étais un fils de rois, et que mon âme, née libre, soupirait après sa propre nature. Je me rappelai de la Perle pour laquelle on m'avait envoyé en Egypte, et je mis à enchanter le terrible dragon à la bruyante haleine. Je le charmai à l'endormir en prononçant sur lui le nom de mon père, le nom de notre plus proche par le rang, le nom de ma mère, reine de l'Orient. Je m'emparai de la Perle, et je fis demi-tour, pour gagner la maison de mon Père. J'ôtai leur sordide et immonde vêtement et l'abandonnai dans leur pays; et j'adressai mes pas vers la lumière de notre patrie, l'Orient.

Ma lettre, mon éveilleuse, je la trouvai devant moi sur mon chemin; et de même qu'elle m'avait éveillé par sa voix, de même elle me guida grâce à sa lumière qui brillait devant moi ... , et par sa voix elle donnait courage à ma crainte, et par son amour elle m'entraînait. J'allai de l'avant et passai par Sarboug : laissant Babel à ma gauche, j'arrivai au grand Maishan, le port des marchands qui est au bord de la mer. Ma robe de gloire que j'avais ôtée, et mon manteau, dont elle était enveloppée, mes parents les envoyèrent à ma rencontre, par leurs trésoriers, qui en furent chargés. J'en avais oublié la splendeur, car je l'avais laissée, enfant, dans la maison de mon Père. Soudain, tandis que je la voyais en face de moi, elle m'apparut semblable à moi, comme l'image de moi dans un miroir : je la voyais toute entière en moi, et tout entier je me voyais en elle ; nous étions deux dans la distinction, et pourtant, de nouveau un dans une forme unique ... Et l'image du Roi des Rois y était peinte partout ... Je vis aussi palpiter sur elle tous les mouvements de la gnose. Je vis qu'elle se disposait à parler et je perçus le son de ses chants, qu'elle murmurait en descendant : « Je suis ce qui a agi dans les actes de celui pour qui j'ai été élevé dans la maison de mon Père, et j'ai aperçu moi-même combien j'avais crû en stature, en proportion de ses travaux ». Et dans ses royaux mouvements, elle ruisselle toute entière vers moi, et me pousse à la prendre des mains de ses porteurs; et moi aussi, mon amour me pressait de courir à elle et de la recevoir. Et je m'étirai vers elle, et je la saisi et de la beauté de ses couleurs je m'en parai. Et je m'enveloppai tout entier dans mon manteau royal. Ainsi vêtu, je montai jusqu'à la porte de salutation et d'adoration. Je courbai la tête et j'adorai la splendeur de mon Père, qui me l'avait envoyée, dont j'avais accompli les ordres tout comme il avait fait, lui, ce qu'il avait promis ... Il me reçut dans la joie, et j'étais avec Lui dans son royaume, et tous ses serviteurs le louaient d'une voix forte de ce qu'il avait promis que je voyagerais jusqu'à la cour du Roi des Rois, et qu'ayant apporté ma Perle je comparaîtrais devant lui.

                                              Fin de l'hymne de Jude Thomas l'apôtre qu'il chanta en prison .

Le Dieu bon, le démiurge.....et le petit malin.

La séparation du ciel et de la terre......acte fondateur de la Création de l'univers matériel.

Le Démiurge n'est pas le Malin. Cette distinction que faisaient les gnostiques entre le Démiurge et le Malin était déjà bien précisée par Irénée de Lyon :"de la tristesse sont issus, enseignent-ils, les « esprits du mal » : c'est d'elle que tirent leur origine du Diable, qu'ils appellent aussi Maître du monde, les démons et toute la substance pneumatique du mal. Mais, disent-ils, tandis que le Démiurge est le fils psychique de leur Mère, le Maître du monde est la créature du Démiurge; néanmoins ce Maître du monde connaît ce qui est au-dessus de lui, parce qu'il est un « esprit » du mal, tandis que le Démiurge l'ignore, étant de nature psychique. Leur Mère réside dans le lieu supra-céleste, c'est-à-dire dans l'Intermédiaire ; le Démiurge réside dans le lieu céleste, c'est-à-dire dans l'Hebdomade ; quant au Maître du monde, il habite dans notre monde."
(IRÉNÉE, adv. Haer. I, H,Valentin / Ptolémée)"L'adversaire, disent-ils, c'est un des Anges qui sont dans le monde, celui qu'on nomme le Diable ; il a été fait, à les en croire, pour conduire les âmes des défunts de ce monde à l'Archonte. Cet Archonte est, d'après eux, le premier des Auteurs du monde ( le Démiurge)."
IRÉNÉE, adv. haer. I, 24, 4 (Carpocratiens).

Al-Maturidi, (853-944), rapporte que les Marcionites, différenciaient le Père bon, le Démiurge intègre , et les ténèbres malfaisantes. D'autre part, l' « islam gnostique » du grand empire Fatimide (969-1171) , l'ismaélisme, désignait également Satan comme étant l'ange rebelle du démiurge.Yahweh en est le Fils Rebelle . le Livre des secrets de Jean, qui est la plus ancienne cosmogonie gnostique connue, décrit Yahweh comme étant une émanation, un aspect du Démiurge, un ange ou le fils du Démiurge Yaldabaoth ( Yaldabaoth et Saklas sont deux des principaux noms du Démiurge dans la Gnose) 

Ptolémée, disciple de Valentin situe le Démiurge ( Le Juste ) entre le Père ( le bon ) et le Malin ( l'Injuste ). - (Ptolémée, lettre a Flores)

La Gnose Valentinienne enseigne qu'une lutte mystique oppose également le Démiurge au Malin et que l'homme doit échapper à l'un comme à l'autre, pour retourner vers le Père. Cette lutte a lieu dans trois dimensions s'interpénétrant l'une l'autre :

1)La dimension mystique ou métaphysique, opposant le Père , le Démiurge et le Malin
2) La dimension psychologique ou intérieure : à un certain stade, notre mental est limité par la notion de ce qui est juste ou injuste , la Gnose enseigne que cette limite est une véritable prison, un aveuglement nous empêchant de découvrir notre dimension Divine qui est au dessus du juste et de l'injuste.

3) La dimension matérielle ou terrestre : la Gnose enseigne que cette lutte se reflète ici-bas par la tripartition de l'humanité en trois catégories :

Les «-" spirituels " ou "pneumatiques" animés du souffle de la Plénitude , orientés vers bien et le pardon.


Les « psychiques » tiraillés entre leurs origines Divines et leur dimension matérielle, mécanique, limités par le juste et l'injuste, cherchant la récompense et craignant la punition.


Les « Hyliques » ou les « matériels » , ceux qui ne sont qu'à la poursuite des jouissances, ne cherchant que la richesse matérielle , n'étant orientés ni par le juste, ni par le bien.

La Gnose distingue :

Le Dieu Véritable et Bon: celui qui aime et qui pardonne, notre Père absent et révélé par Isu Chrestos (Le Père Céleste).

Le dieu juste : le Démiurge qui punit et qui récompense 

Le « dieu injuste »(le malin): qui sème les désordres, les guerres, la mort, les maladies (Yahweh) 

Jésus dévoile la semence du Malin à ceux à qui il a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux:

Alors il renvoya la foule, et entra dans la maison. Ses disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Explique-nous la parabole de l'ivraie du champ. Il répondit: Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme ( = Fils d'Adam par opposition au fils du Serpent ); le champ, c'est le monde; la bonne semence, ce sont les fils du royaume; l'ivraie, ce sont les fils du malin ( Malin: du Grecque "πονηροῦ , ponérou :le Malin ) ; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable ( du Grecque: Diabolos ); la moisson, c'est la fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges.


Si il est clair que Jésus n'a jamais désigné une race en parlant des fils du Malin, dans l'évangile selon Jean, Jésus indique clairement quelle prêtrise, quelle église représente Caïn ici-bas. Jésus, pris à parti par les pharisiens après l'épisode de la femme adultère, fait des révélation qui coïncide parfaitement avec les révélation gnostique du Père tout Autre, de la plénitude originelle qui est l'origine du Christ , et de la descendance de Caïn:


Jésus leur parla de nouveau, et dit: Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. Là-dessus, les pharisiens lui dirent: Tu rends témoignage de toi-même; ton témoignage n'est pas vrai. Jésus leur répondit: Quoique je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu et où je vais; mais vous, vous ne savez d'où je viens ni où je vais. Vous jugez selon la chair, moi, je ne juge personne.
Ils lui dirent donc: Où est ton Père? Jésus répondit: Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.
Jésus leur dit encore: Je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché; vous ne pouvez venir où je vais. Sur quoi les Juifs dirent: Se tuera-t-il lui-même, puisqu'il dit: Vous ne pouvez venir où je vais? Et il leur dit: Vous êtes d'en bas; moi, je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde.
Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.


Jésus leur dit: Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. Vous ( les Pharisiens ) avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement (Caïn) , et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge (Caïn).
(Évangile selon Jean )

La résurrection ou la vie éternelle s'acquiert dès ce monde-ci, par la libération des liens qui entravent l'esprit. Ils constituent l'adhésion ou l'adhérence du corps et de l'âme au système démiurgique.
« Ne vas pas penser partiellement, ô Rhéginos, ni te conduire selon cette chair au nom de l'unité, mais dégage-toi des divisions et des liens, et déjà tu possèdes la Résurrection. Car, si celui qui mourra sait à son sujet qu'il mourra, -même s'il passe beaucoup d'années en cette vie, elles l' y conduisent-, pourquoi, toi, ne vois-tu pas à ton sujet que tu es ressuscité, et elles t'y conduisent, puisque tu possèdes la Résurrection? »

(Le Traité sur la résurrection P 49, 10-25)
 

Nous avons vu que le rejet du dieu créateur, par les christo-gnostiques, n'est pas sans conséquences religieuses et politiques considérables. Le fondement de toute autorité et de tout pouvoir se trouve inéluctablement sapé. L'interprétation gnostique de la résurrection ôte sa justification à l'Eglise romaine. Dans cette perspective, quiconque voit le sauveur en une vision intérieure est fondé à prétendre que son autorité ne cède en rien à celle des apôtres et donc à celle des évêques. Cette expérience mystique qui appartient à chacun, a au moins valeur égale avec le témoignage indirect et contradictoire de la résurrection que l'on tient des disciples des apôtres.(......)Tandis que le christo-gnosticisme se caractérise par la diversité de l'enseignement et la recherche de sources nouvelles, le judéo-christianisme impose la conformité à sa doctrine. La vérité devient officielle. La censure aiguise ses mâchoires ! 

Yves MARIS (Automne 1994)

 « Je vous le dis, frères, la chair ni le sang ne peuvent hériter du règne de Dieu, ni le destructible hériter de l'indestructible. »
(1 Corinthiens XV, 50)

Sur l'Importance de garder toujours à l'Esprit que La gnose n'existe pas sous une forme accomplie dans les textes car elle ne se transmet pas par la parole prononcée ou écrite. Inutile donc de la chercher là où elle n'est pas. Les textes « transmis » ne sont que des "entendements particuliers et fragmentés" d'un enseignement intégral qui se trouve, à l'état potentiel de puissance libératrice, dans les coulisses englouties de l'âme emprisonnée.L'enseignement de la gnose ne nous vient donc pas de l'extérieur et ne coïncide jamais avec une doctrine aussi sublime soit-elle ou avec une école de pensée ou de mystères. Que celui qui peut comprendre comprenne.

Comme le disait Platon, on ne peut reconnaître que ce que l'on connaît déjà.....Et en cela nous sommes en plein dans la Gnose qui est en premier état de nous souvenir d'où nous venons et où nous sommes tombés.La compréhension du chemin gnostique

n'est donc pas un acte intellectuel ni une théorie d'interprétation. C'est plutôt un acte poétique : un exercice de remémoration consistant à réveiller et à extraire les images réelles somnolant au fond des textes transmis 

L'"erreur"du tiers des esprits fut d'avoir voulu créer des "êtres spirituels" qui dépendraient immédiatement d'eux-mêmes, ainsi qu'ils dépendaient de celui qui les avait émanés .Leur "faute" fut donc d'avoir voulu créer non point des essences spirituelles selon les intentions de Dieu, mais des êtres soumis seulement à leur propre autorité.En cela, s'opéra la "chute" dans l'illusion et l'ivresse de ce monde , de l'esprit qui s'y aliéna en ses propres regards...

Nous avons pris la haine que nous nous vouons à nous-même (pour avoir rejeté le Ciel et la paix) et nous avons créé, fabriqué ce monde où les raisons de cette haine, ainsi que notre culpabilité et la peur qui en découle, sont maintenant vues à l'extérieur de nous, en ce que nous voyons projeté sur l'écran de nos propres créations particulières et en cela nous sommes sans aucun doute possible les "enfants du démiurge."..., 

Pardonnons-nous aussi sûrement que nous pouvons pardonner aux autres, sinon nous ne comprendrons pas réellement l'insignifiance de ce monde imaginal, créé à notre propre image...Puisse l'Esprit Saint nous y inciter et nous inspirer en chaque instant , la joie émanant de cette paix retrouvée . Benedicite et Parcite Nobis, mes frères bien-aimés !

« Le Logos n'a pas commencé à être et à agir avec Jésus ou d'autres révélateurs, d'autres messagers à travers ce monde. Il existe bel et bien de toute éternité ».Aucun dogme, aucune théologie, aucun magistère, aucune autorité, aucun rite n'ont le droit de s'interposer entre Dieu et la conscience de chacun dans son propre entendement du Bien et de son approche du Dieu Bon.Il nous faut naître à la vie d'en haut. Celui que l'Esprit conduit acquiert une liberté totale. Adorer Dieu n'a de sens qu'en esprit et en vérité, au-delà des catégories confessionnelles et religieuses de ce monde.« Nous autres, gnostiques,bogomiles, cathares ou pas, aimons beaucoup penser et dire que Dieu est esprit, qu'il est vérité et qu'il est amour. Le plus souvent nous nous contentons de l'appeler Père »

Du pouvoir de la Lumière et de l'Esprit faux.

« Ecoutez donc que je vous parle de l'Ame selon ce que je vous ai dit : les cinq grands Archontes du grand Destin des Æons, et les Archontes du disque du soleil, et les Archontes du disque de la lune, soufflent dans le cœur de cette Ame et ils font émaner d'eux une partie de mon pouvoir, comme je viens de vous le dire ; et la partie de ce pouvoir demeure dans l'Ame afin que l'Ame puisse se maintenir debout, et on place l'Esprit faux en dehors de l'Ame, veillant sur elle et lui étant désigné, et les Archontes l'attachent à l'Ame à l'aide de leurs sceaux et de leurs liens, ils l'unissent à elle afin de pouvoir toujours la contrôler et la forcer en tout temps à commettre leurs injures et leurs iniquités, afin qu'elle soit leur esclave et qu'elle demeure sous leur domination dans les changements de corps ; et ils la scellent à l'Esprit faux pour qu'elle soit inclinée vers tous les péchés et tous les désirs du monde ».

Abandonner ses parents pour suivre Jésus.

« C'est pour cela donc que j'ai apporté les Mystères en ce monde, afin de dissoudre tous les liens de l'Esprit faux et tous les sceaux qui sont attachés à l'Ame ; ces Mystères libèrent l'Ame de ses parents, les Archontes, et ils la transforment en lumière subtile afin de la conduire jusqu'au Royaume de son Père, le Premier Principe, le Premier Mystère, éternellement. C'est pourquoi je vous ai dit autrefois : Celui qui ne laissera pas son père et sa mère pour me suivre n'est pas digne de moi, c'est-à-dire que vous devez abandonner vos parents, les Archontes du Destin, afin de devenir les enfants du Premier Mystère jusque dans l'éternité »    (Extrait de Pistis Sophia)

La rencontre avec l'Etre, c'est la rencontre avec notre « image primordiale », avec notre ange, notre double céleste, notre jumeau ...."l'Esprit Saint"
« ... Lorsque vous verrez vos images, produites avant vous, qui ne meurent ni ne se manifestent, combien grand sera ce que vous supporterez. » Logion 84.de Thomas 

D'après Scopello- tiens encore une Madeleine-Le mythe de la chute des anges n'est plus ici un mythe de chute. Les anges ne tombent pas sur terre mais ils y sont envoyés par le Démiurge qui se sert d'eux pour accomplir son dessein d'une grande tromperie envers la race humaine. Les trois étapes du mythe
tel qu'il était présenté dans I Hénoch sont, dans leurs grandes lignes,conservées dans L'Apocryphon de Jean :
- la descente
- le commerce sexuel et la procréation
- la révélation de connaissances
mais elles sont chargées d'un contenu et d'une signification différentes.
La première partie de la « tromperie » s'exerce au niveau sexuel :
les anges sont envoyés aux filles des hommes pour susciter une
descendance (sperma) pour leur plaisir. Echouant, ils se réunissent cherchant
un moyen pour tromper les femmes. Dans cet épisode de l'assemblée
des anges et du Démiurge on a peut-être un souvenir du pacte angélique sur le dos du Mont Hermon évoqué en I Hénoch VI.4-5 (4).


Pistis sophia

LE LIVRE DE LA FIDELE SAGESSE. (extrait)

                                                                             Gnose de Valentin

Du pouvoir de la Lumière et de l'Esprit faux.

« Ecoutez donc que je vous parle de l' âme selon ce que je vous ai dit : les cinq grands Archontes du grand Destin des Æons, et les Archontes du disque du soleil, et les Archontes du disque de la lune, soufflent dans le cœur de cette âme et ils font émaner d'eux une partie de mon pouvoir, comme je viens de vous le dire ; et la partie de ce pouvoir demeure dans l'âme afin que l'âme puisse se maintenir debout, et on place l'Esprit faux en dehors de l' âme, veillant sur elle et lui étant désigné, et les Archontes l'attachent à l'âme à l'aide de leurs sceaux et de leurs liens, ils l'unissent à elle afin de pouvoir toujours la contrôler et la forcer en tout temps à commettre leurs injures et leurs iniquités, afin qu'elle soit leur esclave et qu'elle demeure sous leur domination dans les changements de corps ; et ils la scellent à l'Esprit faux pour qu'elle soit inclinée vers tous les péchés et tous les désirs du monde ».

Abandonner ses parents pour suivre Jésus.

« C'est pour cela donc que j'ai apporté les Mystères en ce monde, afin de dissoudre tous les liens de l'Esprit faux et tous les sceaux qui sont attachés à l' âme ; ces Mystères libèrent l' âme de ses parents, les Archontes, et ils la transforment en lumière subtile afin de la conduire jusqu'au Royaume de son Père, le Premier Principe, le Premier Mystère, éternellement. C'est pourquoi je vous ai dit autrefois : Celui qui ne laissera pas son père et sa mère pour me suivre n'est pas digne de moi, c'est-à-dire que vous devez abandonner vos parents, les Archontes du Destin, afin de devenir les enfants du Premier Mystère jusque dans l'éternité »

Je suis la richesse de la Lumière
Je suis la mémoire de la Plénitude (de l'Esprit)
Je marchai dans les profondeurs des Ténèbres
Et je persévérai jusqu'à ce que j'atteigne le milieu de la prison, vers la fondation du Chaos...
Je pénétrai dans le cœur de la prison, c'est à dire, la prison du corps
Et je dis 'Que celui qui entend s'éveille du lourd sommeil!'
Et Adam s'éveilla...disant, "Qui a appelé mon nom?'
Et l'Esprit répond : 'Je suis la Pensée de l'Esprit Vierge
Qui te ré-établit dans les royaumes de gloire.
Lève-toi, et souviens-toi que
C'EST TOI- MÊME QUE TU AS ENTENDU
Et retourne vers ta racine!
Car je suis Le Miséricordieux.
Abrite-toi des anges de destruction, des démons du Chaos,
Et de tout ce qui te gêne, et élève-toi du lourd sommeil de la demeure infernale'.

(Pistis Sophia)


                         Texte complet ici : https://remacle.org/bloodwolf/apocryphes/pistissophia.htm

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