GNOSE


Quelques pistes afin d'essayer de mieux comprendre ce que signifie la "Gnose" au travers de différentes réflexions sur la gnôsis , cette connaissance intuitive de Dieu par une lecture purement spirituelle des écritures et des images de notre univers.C'est à la fin de la perception que naît la Connaissance. La gnose se trouve donc dans la perception vraie et non dans le changement des formes de l'illusion. 

                            Dieu n'est point dans l'illusion du monde, juste en avons-nous un certain souvenir 

Extraits éclairants concernant l'école Valentinienne (C'est tiré de l'ouvrage : L'évolution du mouvement valentinien à la lumière du Traité tripartite (NH I,5) et du Dialogue du Sauveur (NH III,5) par Pierre Létourneau --- Croire et croyances Volume 13, numéro 1, printemps 2005)
Je vous en souhaite bonne lecture et excellente méditation !

                                                          La doctrine valentinienne classique
L'enseignement original de Valentin n'a survécu qu'à travers quelques frag-
ments cités par Clément d'Alexandrie (Stromates), Irénée de Lyon (Contre les
Hérésies) et Hippolyte de Rome (Refutatio6), ce qui est bien maigre. Certains
sont prêts à lui attribuer la composition de l'Évangile de vérité, connu
d'Irénée (Contre les hérésies, III,11,9) et dont une version copte fut décou-
verte à Nag Hammadi, mais cela reste une hypothèse difficile à prouver.
Dans ces conditions, il est préférable de se tourner vers la version du mythe
valentinien élaborée par Ptolémée, disciple de Valentin, qui fait l'objet d'un
exposé détaillé dans ce qu'il est convenu d'appeler la «Grande Notice »
d'Irénée de Lyon (Contre les hérésies, I,1-9), et dont je fais ici un résumé.
1) Le Plérôme est constitué de 30 éons, ou entités spirituelles (ogdoade,
décade, dodécade), émanés par paires androgynes à partir de la dyade ori-
ginelle, le Père de toutes choses, appelé «Abîme», et sa conjointe «Silence».
Un drame va troubler l'harmonie du Plérôme du fait que seul «Intellect »,
le premier éon émané du Père, est à même de le connaître. En périphérie,
Sophia, le plus jeune des éons, va succomber à l'envie de connaître le Père
et s'élancer vers celui-ci, jusqu'à ce qu'elle soit remise à sa place et que sa
« tendance » désordonnée (enthumêsis) soit expulsée hors du Plérôme. Une
fois que tous les éons auront été consolidés, ils vont émettre le «Sauveur »
et son escorte d'anges pour qu'ils aillent hors du Plérôme s'occuper de l'éma-
nation informe de Sophia, appelée Achamoth. Cette dernière produit la subs-
tance hylique (matière), la substance psychique et la substance pneumatique
                           qui entreront dans la fabrication du cosmos et de l'humanité (voir I,1-4).

                       2) Achamoth façonne un «Démiurge » avec la substance psychique, un dieu inférieur qui ignore tout du monde spirituel au-dessus de lui. Celui-cise fabrique alors un monde matériel (cosmos), puis fait l'homme avec la substance hylique, dans laquelle il insuffle une âme psychique. C'est à son  insu qu'Achamoth dépose la semence spirituelle dans l'âme humaine, afin que cette semence informe puisse croître et recevoir une formation de gnoseen vue de son salut (voir I,5).3) Les êtres humains se répartissent en trois natures: 

les pneumatiques (ou gnostiques), qui seront nécessairement sauvés, les psychiques (les croyantsordinaires de l'Église), qui peuvent espérer un salut éternel, mais inférieur à celui des pneumatiques, seulement s'ils se laissent raffermir par la foi et les bonnes œuvres, et enfin les hyliques (le reste de l'humanité), qui seront fina-lement détruits avec le cosmos (voir I,6).

4) La conception du salut est relativement simple: toute la substance pneumatique doit retourner dans le Plérôme, véritable chambre nuptiale où les êtres pneumatiques s'uniront avec les anges du Sauveur pour former des syzygies éternelles, à l'exemple du Sauveur et d'Achamoth. Quant aux psychiques qui auront pratiqué les bonnes œuvres, ils auront droit au repos en compagnie du Démiurge à l'extérieur du Plérôme, dans le lieu laissé vacant par Achamoth et le Sauveur. Car rien de psychique ne peut pénétrer dans le Plérôme ........

      MAIS il y a principaux aménagements doctrinaux attestés par le Traité tripartite (d'après Attridge et Pagels 1985, vol. 1, 190; voir aussi Quispel 1996, 348-352):

1) Alors que Valentin et, après lui, Ptolémée considéraient le Pèresuprême comme une dyade composée d'«Abîme » et « Silence », le Traité tripartite le présente comme une monade. Même la tétrade Abîme-Silence et Intellect-Vérité du système classique apparaît désormais comme une tri-nité composée du Père, du Fils et de l'Église/Esprit saint.

2) La figure centrale du mythe n'est plus Sophia-Achamoth, cette figure féminine déchue qui est responsable de la crise affectant le Plérôme, mais le Logos asexué, dont toutes les actions s'avèrent être en accord avec la volonté du Père. Celui-ci a la volonté d'être connu, mais il veut aussi que cela se fasse par un processus d'apprentissage graduel. En un sens, donc, même les conditions qui ont rendu la chute possible sont voulues par le Père (voir Thomass et Painchaud 1989, 39-40).

3) Par voie de conséquence, le cosmos trouve lui aussi sa source ultime dans la volonté du Père. Certes, il s'agit encore de la fabrication d'un Démiurge inférieur, mais ce créateur n'est plus affublé d'attributs négatifs, mais plutôt dépeint comme l'instrument du Logos (voir Traité tripartite, 100,30-35).4) Il faut enfin souligner la tendance à mieux apprécier l'élément psychique, et les «psychiques» eux-mêmes. L'ouverture envers la Grande Église atteint un sommet: même les croyants ordinaires de l'Église entreront finalement au Plérôme avec les pneumatiques (voir 123,116-122; 132,8-14.20-28). Ptolémée et Héracléon étaient conciliants, mais pas à ce point: ils n'envisageant qu'un repos éternel hors du Plérôme en compagnie du Démiurge (voir Irénée de Lyon, Contre les Hérésies, I,7,1; Clément d'Alexan-drie, Extraits de Théodote, 34,2).

Le Dialogue du Sauveur : à la limite du Valentinisme

Le Dialogue du Sauveur est un document assez étonnant, d'abord parce qu'il
réunit, dans sa facture même, deux sources littéraires d'horizons fort diffé-
rents, l'une issue de la tradition thomasienne (Évangile selon Thomas, Livre
de Thomas), l'autre provenant d'un milieu valentinien (voir Létourneau
2003, 18-41). Ensuite parce qu'il ne sort jamais d'une zone grise où
christianisme orthodoxe et gnosticisme se côtoient à mots couverts. Donc,
on ne trouvera pas cet anticosmisme radical typique de la gnose, mais pas
non plus de louanges à l'adresse du Créateur pour son œuvre. Le cosmos
est un monde de pauvreté sous la domination des archontes qui retiennent
l'homme captif, mais il n'en est pas moins l'œuvre du Père et de son Logos9.
Par ailleurs, pas de trace d'un monde divin divisé en tétrades ou décades
d'éons spirituels, ni de la chute tragique de Sophia hors du milieu divin;
pourtant, Dieu habite un Plérôme supracosmique, et une semence spirituelle
est bel et bien tombée de là-haut pour se retrouver dans la profondeur du
monde matériel. Enfin, les archontes et puissances diverses habitant le ciel
cosmique et contrôlant le monde d'en bas ne sont pas le fruit de l'imagi-
naire gnostique, puisque Paul lui-même concède leur existence en affirmant
qu'ils ont été vaincus par le Christ (voir Rm 8,38; 1Co 15,24 ; Ép 1,21 ;
6,12-13 ; Col 1,16 ; 2,15). Certes, le Dialogue du Sauveur affirme l'origine
pléromatique des élus, enseigne la présence intérieure du Dieu vivant et parle
de la descente du Sauveur pour ramener les élus spirituels auprès du Père, mais
en l'absence du mythe gnostique pour interpréter ces affirmations, on pour-
rait n'y voir qu'une adaptation des grands axes de la sotériologie johannique.
Pourtant, il faut bien reconnaître que la sotériologie du document, cen-
trée sur ce qu'on pourrait appeler le «sacrement » de la chambre nuptiale,
a des rapports très étroits avec la doctrine de l'école valentinienne10. À ma
connaissance, seuls les valentiniens ont développé un tel schème de salut
liant les thèmes du Plérôme, de l'origine céleste des élus, de la chute d'une
semence déficiente et de l'existence de conjoints célestes qui reçoivent les
élus et s'unissent à eux dans la chambre nuptiale (mystère de la syzygie)


Il est intéressant de constater l'amélioration progressive du sort final de l'élément psychique en passant de Valentin à Ptolémée, puis au Traité tripartite et au Dialogue du Sauveur. Chez Valentin, les psychiques n'existent pas au plan sotériologique: ou bien ils deviennent des pneumatiques, ou bien ils sont détruits avec les êtres hyliques. Chez Ptolémée et dans le Traité tripartite, les psychiques ont désormais droit au salut, d'abord un salut inférieur hors du Plérôme, puis un salut plénier au même titre que les pneumatiques.

Dans le Dialogue du Sauveur, c'est la distinction elle-même qui disparaît, puisque l'Église comprend indistinctement les psychiques et les pneumatiques, à l'image de l'unité âme-pneuma à l'intérieur de l'homme.

C'est à chacun d'entre nous d'estimer ce qui est le plus juste en son propre entendement du "Bien".Et c'est certain qu'en notre cheminement gnostique , nous devons garder notre intention première dans la patience et la persévérance avant de rentrer en notre véritable maison , celle de notre Père Célèste C'est pas tous les jours facile , mais personne n'a dit que ça l'était , il faut avancer contre vents et marées, de peur de replonger encore une fois en ce monde .Nous sommes issus de la Lumière et à la Lumière nous retournons. Bon courage et baiser de paix à chacun.


Marguerite Yourcenar écrivait ainsi en 1971 à Jacques Lacarrière ( Auteur du très bel essai La cendre et les étoiles (Balland, 1970), réédité sous le titre Les gnostiques (Gallimard, 1973): « Aux sombres lueurs de ce que nous savons, et vivons, la pensée gnostique a bien complètement cessé d'être pour nous je ne sais quelle fumeuse impasse, elle redevient un tao, une voie. » Ni Simone Weil ni Antonin Artaud ne s'y sont d'ailleurs trompés, qui virent chez les gnostiques et autres Cathares des frères et sœurs d'arme dans le combat sans cesse recommencé entre les ténèbres et la lumière. (Françoise BONARDEL-Jung et le renouveau gnostique contemporain)

Comment terrasser le dragon , sans se détruire soi-même , nous ne le pouvons pas , car cela nous détruirait ! Et ceux qui affirme qu'ils y ont réussi , ne font que se leurrer , car le monstre dans son orgueil n'a fait que changer de visage et ne présente qu'une image plus acceptable de l'une de ses multiples têtes d'enfant du démiurge que nous sommes tous .....Quand la Gnose nous appelle , elle ne désire pas transformer ce monde,  le rendre meilleur, elle ne veut rien de ce monde, juste reprendre ce qui vient de son Royaume Céleste.

Maître Eckart reprendra à son compte cette parole de Jésus: "Avant de naître, JE SUIS de toute éternité." Heureux celui qui, dans ce monde de l'espace-temps, prend conscience de son origine. "Il est dans le monde, mais il n'est pas de ce monde" et alors, "les pierres elles-mêmes le serviront".

Si nous ne prenons pas la mesure de notre présence en ce monde alors nous ne comprenons pas que nous sommes des étrangers à tout ce qui nous est visible et nous ne pourrons pas avoir la volonté d'en partir afin de rentrer à la maison. Régner sur le Tout, c'est n'être soumis à rien de cet univers, c'est le détachement et cette réalisation, c'est le règne sur le Tout, la royauté de l'esprit , et c'est cela , la Liberté...Nous ne sommes déjà plus de ce siècle.  

Le monde est mauvais par principe et par nature 

Lorsque l'homme prend conscience qu'il n'est qu'un cadavre en sursis, il atteint l' expérience de l'extrême limite, et en un instant soudain, plonge l' être dans l'horreur froide, ce n'est qu' alors que se produit le réveil qui est une véritable rupture d'avec le monde.La Gnose est un souffle. Elle témoigne plus qu'elle ne démontre.... 

Il me parait important de dire ici que la " Guenose" comme le prononçait un ami occitan , n'est pas chrétienne dans le sens propre du terme, bien qu'Elle utilise les colorations et les textes chrétiens dans son approche, tout comme elle peut utiliser toutes les autres religions , croyances et superstitions , afin d'en dévoiler l'essence primordiale. La "Gnose" adopte les vêtements, les coutumes et les croyances du pays où elle se trouve.Elle n'appartient pas à ce monde et ne peut en aucun cas s'assimiler à un territoire mondain. Et c'est pourquoi , elle peut apparaître hétéroclite et panachée d'une multitude de doctrines apparemment contradictoires, mais qui au fond ne servent qu'à notre propre "entendement du Bien" et au dévoilement de la Gnose d'où Il émane.

K.J.

La gnose qu"elle soit cathare ou pas , C'est la Voie intérieure, sans aucune servitude à des rites, à des dogmes ou à un clergé quel qu'il soit. C'est la Voie de la seule responsabilité et de la liberté.

Voilà pourquoi les gnostiques, ces bougres d'hérétiques, furent pourchassés par les églises et les pouvoirs. Pour le gnostique, il n'y a ni droit divin ni représentant de Dieu sur terre.C'est un niveau de conscience qui nous permet de nous dégager des illusions de ce monde . 


De Quaregnon  (Photo KaJi )

"Avoir la gnose, déclarent d'un commun accord l'extrait 78 de Théodote, Marcos chez Irénée, le IVème Traité du Corpus Hermétiste, c'est connaître ce que nous sommes, d'où nous venons et où nous allons, ce par quoi nous sommes sauvés, quelle est notre naissance et quelle est notre renaissance."

Henri-Charles Puech ( "En quête de la gnose", t. I, pages 165-166).

Le "dieu" des gnostiques est radicalement outremondain, il s'oppose au dieu créateur judéo-chrétien qui est un faux dieu. On ne peut parler de lui qu'en termes négatifs.

"Il n'était rien, ni matière, ni essence, ni non-essence, ni simple, ni composé, ni intelligible, ni non intelligible, ni non sensible, ni homme, ni ange, ni dieu, ni en général rien de ce qui a nom."

Basilide (Hippolyte, "Philosophoumena", VII, 21, 1)

« Le Logos n'a pas commencé à être et à agir avec Jésus ou d'autres révélateurs, d'autres messagers à travers ce monde. Il existe bel et bien de toute éternité ».

Aucun dogme, aucune théologie, aucun magistère, aucune autorité, aucun rite n'ont le droit de s'interposer entre Dieu et la conscience de chacun dans son propre entendement du Bien et de son approche du Dieu Bon.
Il nous faut naître à la vie d'en haut. Celui que l'Esprit conduit acquiert une liberté totale. Adorer Dieu n'a de sens qu'en esprit et en vérité, au-delà des catégories confessionnelles et religieuses de ce monde.

« Nous autres, gnostiques,bogomiles, cathares ou pas, aimons beaucoup penser et dire que Dieu est Esprit, qu'il est Vérité et qu'il est Amour. Le plus souvent nous nous contentons de l'appeler Père »

Or voici son enseignement : N'appelez personne père sur la terre. Unique est votre père qui est dans les cieux. Vous êtes la lumière du monde, mes frères et mes compagnons, ceux qui font la volonté du Père. Quel est le profit en effet si tu gagnes le monde et tu perds ton âme ? Étant dans les ténèbres nous en appelions plusieurs « père », car nous étions ignorants du Père véritable.

Au Mont-Aimé  à Bergères les Vertus  ( Photo LuMa- 2015 )

Comme le disait Platon, on ne peut reconnaître que ce que l'on connaît déjà.....Et en cela nous sommes au seuil de la Gnose et de ses prémices, celles qui sont de nous souvenir d'où nous venons, où nous sommes tombés, et vers quoi nous allons. La compréhension du chemin gnostique n'est donc pas un acte intellectuel ni une théorie d'interprétation. C'est plutôt un acte poétique : un exercice de remémoration consistant à réveiller et à extraire les images révélées somnolant au fond des textes et des mythes transmis .

« L'Évangile (fùayyéXov) de Vérité est joie pour ceux qui ont reçu la grâce de la part du Père de la Vérité, qui fait en sorte qu'ils le connaissent par la puissance du Verbe, Lui qui est venu du Plérôme (πλήρωμα), Lui qui est immanent à la Pensée et à l'Intellect (i׳oüs) du Père » (p. 16, 31-36).

Heureux celui qui est revenu à lui et s'est réveillé, et bienheureux celui qui a ouvert les yeux des aveugles !  

Au Mont-Aimé à Bergères les Vertus ( Photo LuMa - 2015 )

La voie gnostique de Basilide


Nous savons, par le témoignage des adversaires chrétiens de Basilide, que celui-ci imposait à ses disciples, à l'exemple de Pythagore, un silence de cinq ans. Peut-être ce silence allait-il au-delà de celui des disciples et impliquait-il aussi celui du maître. On sait fort peu de chose sur Basilide et son école, et il est impossible d'imaginer exactement comment il enseignait. Mais même s'il fut le seul à imposer cette ascèse du silence, ce fait est révélateur. Il est une des formes les plus nettes - et les plus difficiles - du combat contre l'illusion du monde. Car ce silence n'est pas seulement le contraire du bruit, la cessation de la parole, il doit être un moyen de susciter chez le disciple - par l'état de constant éveil qu'il implique - une conscience accrue, une charge de pensée, comme un supplément d'âme. Il est refus du langage mais approche d'une hyperconscience. Abstention mais arme comme la non-violence. On voit déjà vers quelle voie pratique s'engage l'enseignement de Basilide. Puisque ce monde est fait de ce qui n'est pas, on luttera contre lui en le niant, notamment par le silence. Aux bruits du monde, aux ondes éphémères des paroles, à la matière sonore et trompeuse de l'univers, on opposera cette sorte d'anti-son que devient alors le silence de l'homme.
Et l'on opposera quelque chose de plus encore. Le désir de connaître, de déceler derrière le jeu des formes évanescentes du monde les mécanismes véritables qui les meuvent, ce désir est suspect. Que peut être en effet le savoir dans un monde d'illusions, si ce n'est un savoir lui-même illusoire ? Ce que nous questionnons, ce sont des reflets, des songes, des fantômes. La logique elle-même devient inefficace, puisqu'elle est logique de l'inanité. Elle n'est, dans la plupart des cas, qu'un mécanisme tournant à vide dans ce labyrinthe à mirages qu'est tout cerveau humain. Seule l'ignorance, jointe au silence, trace la voie royale de la libération.
Basilide, il est vrai, dut tempérer quelque peu ce refus de toute connaissance. Pris aux pièges de ces négations successives qui renvoient en nous-mêmes l'écho répété de nos doutes, Basilide a dû transiger. On dit qu'il écrivit vingt-quatre livres de commentaires sur les Evangiles, qu'il composa des Odes, et institua pour ses disciples un culte à mystères qui suppose évidemment la connaissance des mystères eux-mêmes. Mais il ne négligea pas ce qu'on pourrait appeler les  conseils pratiques. il n'est pas difficile d'imaginer en quoi ils pouvaient consister. Face aux tromperies du réel, aux duperies des Eglises et de toutes les institutions, au scandale des lois, des fois, des interdits, il proposa une morale des plus simples : la non-morale. Ainsi, au moment où commençaient les premières persécutions contre les chrétiens et contre les gnostiques (les Romains ne voyant entre eux aucune différence), Basilide proclame qu'il est normal et nécessaire d'abjurer sa foi pour s'y soustraire. De même, le désir sexuel ne doit pas être entravé par les institutions qui partout tentent de le canaliser vers des formes sociales, il doit s'assouvir librement, pour lui-même, en dehors de tout lien affectif et matrimonial. Ce qui ne veut pas dire que Basilide prônait l'union libre comme seul remède aux détresses des hommes. En ce qui le concerne, il ne semble pas qu'il ait été un satyre ivre de femmes, ces « vases d'élection » comme les nomme un texte gnostique. Aux initiés, à ceux qui avaient supporté l'épreuve du silence, il est probable qu'il conseillait l'ascèse. Aux autres, simples disciples ou simple auditeurs, ils laissait la liberté de choisir la voie qu'ils jugeaient la meilleure. A l'encontre de la quasi-totalité des groupes ésotériques, des communautés mystiques de tous les temps, les gnostiques ne dressaient, au début, aucune règle ni aucun interdit de principe. Leur but fut plutôt, semble-t-il, de laisser chacun libre de rejoindre l'enseignement en continuant sa propre vie, sans être astreint ni à l'ascèse ni à la non-ascèse. Ainsi s'affirme, avec Basilide, cette indifférence prodigieuse à l'égard des principes, cet affranchissement radical à l'égard des systèmes, qui devaient tant scandaliser tous ses contemporains.


Jacques Lacarrière (Les gnostiques)

L'INTERPRÉTATION DE LA GNOSE (NH XI, 1)

                                      

                                               Extrait de L'évangile de vérité- gnose Valentinienne

Veillez à comprendre spirituellement, - vous, les fils de la compréhension spirituelle - ce qu'est le sabbat. C'est le jour où il ne convient pas que le salut soit inactif. Faites en sorte de parler à partir du jour supérieur qui est sans nuit, et à partir de la lumière qui ne se couche pas, car elle est parfaite. Parlez donc de l'intérieur, vous qui êtes le Jour parfait. C'est en vous que demeure la lumière sans déclin. Parlez de la Vérité à ceux qui la cherchent et de la connaissance à ceux qui ont péché par erreur. Affermissez les pieds de ceux qui chancèlent et tendez vos mains à ceux qui sont faibles. Nourrissez les affamés et ceux qui sont fatigués, donnez-leur le repos. Remettez debout ceux qui désirent se relever. Réveillez ceux qui dorment. Vous êtes assurément l'entendement capable d'appréhension. Si la force (de votre parole) est comparable à cela, elle a encore plus de force. Portez attention à vous-mêmes, ne portez pas attention à ce qui est étranger : c'est ce à quoi vous avez renoncé. Ce que vous avez vomi, ne revenez pas le manger, ne soyez pas dévorés par les mites ni mangés par les vers, vous vous en êtes déjà affranchis. Que le Diable n'élise pas domicile en vous, vous l'avez déjà annihilé.
.....
C'est ainsi que le Verbe du Père fait route au sein du Tout, fruit [de] sa réflexion et empreinte de sa volonté, lui qui porte le Tout, en les choisissant,assumant en même temps l'empreinte du Tout en les purifiant, les reconduisant au Père, à la Mère, Jésus à la douceur infinie. Car le Père a ouvert son sein, son sein qui est l'Esprit Saint, dévoilant son mystère, son mystère qui est le Fils, pour que sorti des entrailles du Père on le connaisse et pour que les éons cessent de peiner à la recherche du Père, goûtant en lui la paix, constatant que celui-ci est la paix.

( L' évangile de vérité- gnose Valentinienne)

Jésus est le plus grand des prophètes.Il a pu l'être parce que le Christ parfait habitait en lui.Jésus appartient au temps.Christ est éternité.Le trait d'union est la passerelle, la voie du salut pour les hommes qui chemineront avec lui, de notre errance vers le Royaume (p.99).La gnose, comprise comme illumination, déployant un pont entre l'âme captive et son principe spirituel, est la voie du salut. La seule...(p.82)...Jean Blum "Mystère et Message des Cathares "Editions du Rocher -1989. 

Désormais je ne suis plus dans le monde ; eux restent dans le monde, tandis que moi je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un comme nous sommes un. Lorsque j'étais avec eux, je les gardais en ton nom que tu m'as donné ; je les ai protégés et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, en sorte que l'Ecriture soit accomplie. Maintenant je vais à toi et je dis ces paroles dans le monde pour qu'ils aient en eux ma joie dans sa plénitude. Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Je ne te demande pas de les ôter du monde, mais de les garder du Mauvais. ...(Jean 17) 

Frères, moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous encourage à suivre fidèlement l'appel que vous avez reçu de Dieu: ayez beaucoup d'humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour; ayez à cœur de garder l'unité dans l'Esprit par le lien de la paix.(Paul aux Ephésiens 4)

Qu'est-ce qui nous différence des autres, ceux que chaque jour nous voyons, que nous côtoyons et ceux d'ailleurs que nous ne voyons pas , et qui sont tellement d'ailleurs que nous avons parfois l'impression d'être isolés, enfermés en cette tunique de chair qui nous contraint au sein de cet ego,singularité du vêtement animal, image renversée, calquée de l'ange divin , et qui nous inonde de scénarios démentiels (dément ciel!), nous fait avancer tant bien que mal, dans les méandres de nos doutes? Rien, nada....nous sommes tous pareils en les contraintes mondaines , et tout pareil en nos questionnements, si questionnement il y a , bien entendu....Et même, même l'Esprit en son souffle nous est identique en son émanation du Père Céleste. Frères, soeurs, fils et filles de la Lumière en le Royaume oublié et en les tribulations du monde, en exil....

La seule chose qui nous différencie peut être , c'est uniquement la conscience de notre état en ce monde et des moyens d'en sortir indemne , libérés des fardeaux, des chaînes de cette création afin d'aboutir ainsi à bonne fin et de rentrer à la Maison d' Eternité.

Le « péché contre l'Esprit » , me semble au fond n'être que le refus momentané ou définitif, de ce que l'Esprit nous donne à entendre par la Gnose et que, sachant en quoi se trouve le chemin libérateur nous choisissions ouvertement de poursuivre nos représentations en ce théâtre de l'existence terrestre et préférions finalement replonger dans les eaux boueuses de ce siècle ainsi que des prochains , afin de satisfaire aux désirs de l'ego ....

En cela il n'y a nul jugement, nulle condamnation, nul blâme, chacun agissant selon son propre entendement du Bien !
Benedicite Parcite Nobis
Baiser de paix mes frères en Esprit ! 

        En la Gnose, il n'y a point de frontières naturelles et il appartient à ceux qui y pénètrent d'en définir eux-mêmes les limites en ce monde soumis à la nécessité et à la mort.


Des enseignements radicaux sur les Archontes et leur tentative insidieuse de détourner l'humanité.Puissante introduction du second traité du grand Seth : 

La Grandeur parfaite se repose dans la Lumière indicible, dans la vérité, la Mère de tous. Et vous tous, parce que Moi seul suis parfait, vous venez à moi à cause de la Parole. Je demeure en effet avec la Grandeur entière de l'Esprit qui est avec nous et avec ceux qui sont véritablement nôtres. C'est pour glorifier notre Père à cause de sa bonté que j'ai proclamé une parole et une pensée impérissables : c'est la parole qui est en Lui. - C'est un esclavage de dire : « Nous mourrons avec le Christ », avec une Pensée impérissable et immaculée. Merveille insaisissable que cette écriture au sujet de l'eau indicible-c'est de nous qu'est cette parole - : « C'est Moi qui suis en vous et vous qui êtes en Moi comme le Père est en vous en toute innocence. »

DEUXIÈME TRAITÉ DU GRAND SETH (NH VII, 2)
Traduction de Louis Painchaud



 l'Évangile de Judas (Extraits)

( Traduction de la version anglaise rendue publique par la National Geographic Society) 

                                                           Introduction 


Quelques extraits de L'exposé secret de la révélation que Jésus fit à Judas Iscarioth pendant les trois jours précédant la Pâques.

(Jésus enseigne à Judas la cosmologie, l'Esprit et l'Inengendré)

Jésus dit : "Viens, que je puisse t'enseigner les secrets que personne n'a jamais vu. Car il existe un royaume grand et sans limite, dont aucune génération d'anges n'a vu toute l'étendue, dans lequel il y a un grand esprit invisible. Qu'aucun œil d'ange n'a jamais vu. Qu'aucune pensée du cœur n'a jamais comprise, Et qui ne fut jamais appelé d'aucun nom. Et un nuage lumineux apparut là. Il dit : "Qu'un ange soit créé qui soit mon serviteur." Un grand ange, l'Inengendré, divin et illuminé, émergea du nuage. A cause de lui, quatre autres anges apparurent d'un autre nuage, et ils devinrent les serviteurs de l'angélique Inengendré. L'Inengendré dit : (48) "Qu'il soit créé [...]" et il fut créé [...]. Et il créa le premier astre lumineux pour régner sur lui. Il dit : "Que les anges soient créés pour le servir, et des myriades innombrables vinrent à l'être". Il dit : "Qu'un éon illuminé vienne à l'être". Il créa le deuxième astre lumineux pour régner sur lui, ainsi que des myriades d'anges innombrables, pour offrir leur service. C'est ainsi qu'il créa le reste des éons illuminés. Ils les fit régner sur eux, et il créa pour eux des myriades d'anges innombrables, pour les assister."

(Adamas et les astres lumineux)

"Adamas fut dans le premier nuage lumineux qu'aucun ange n'a jamais vu parmi tous ceux appelés 'Dieu'. Il (49) [...] que [...] l'image [...] et après la ressemblance de cet ange. Il fit apparaître l'incorruptible génération de Seth [...] les douze [...] les vingt-quatre [...]. Il fit apparaître soixante-douze astres dans la génération incorruptible, selon la volonté de l'Esprit. Les soixante-douze astres eux-mêmes firent apparaître trois cent soixante astres dans la génération incorruptible, selon la volonté de l'Esprit que leur nombre soit de cinq pour chacun. Les douze éons des douze astres constituent leur père, avec six cieux pour chaque éon, pour qu'il y ait soixante-douze cieux pour les soixante-douze astres, et pour chacun (50) d'eux cinq firmaments, pour un total de trois cent soixante firmaments [...]. Il leur fut donné autorité et une grande armée d'anges sans nombre, pour la gloire et l'adoration, et après cela aussi des esprits vierges, pour la gloire et l'adoration de tous les éons et de tous les cieux et de tous leurs firmaments.

(Le cosmos, le chaos, et le monde d'en dessous)

"La multitude de ces immortels est appelée le cosmos - c'est-à-dire, la perdition - par le Père et les soixante-douze astres qui sont avec l'Inengendré et ses soixante-douze éons. En lui le premier humain est apparu avec ses pouvoirs incorruptibles. Et l'éon qui apparut avec sa génération, l'éon dans lequel sont le nuage de la connaissance et l'ange, est appelé (51) E1. [...] éon [...] après que [...] dit, "Que soient douze anges pour régner sur le chaos et le monde d'en dessous." Et regarde, du nuage apparut un [ange] dont le visage était enflammé et dont l'apparence était défigurée par le sang. Il s'appelait Nebro, ce qui signifie rebelle ; d'autres l'appelait Yaldabaoth. Un autre ange, Saklas, vint aussi du nuage. Aussi Nebro créa six anges - ainsi que Saklas - pour être ses assistants, et ceux-ci produisirent douze anges dans les cieux, qui reçurent chacun une portion des cieux."

(Les maîtres et les anges)

Les douze maîtres parlèrent avec les douze anges : "Que chacun de vous (52) [...] et qu'ils [...] génération... [... une ligne perdue] ...anges" : Le premier est Seth, qui est appelé Christ. Le second est Harmathoth, qui est [...]. Le troisième est Galila. Le quatrième est Yobel Le cinquième est Adonaios. Ce sont les cinq qui règnent sur le monde d'en dessous, et surtout sur le chaos."

(La création de l'humanité)

"Alors Saklas dit aux anges : "Créons un être humain à la ressemblance et à l'image." Ils façonnèrent Adam et sa femme Eve, qui est appelée, dans le nuage, Zoé. Car par ce nom toutes les générations cherchent l'homme, et chacune d'elles appelle la femme par ces noms. Maintenant, Saklas ne commanda (53) pas sauf [...] les générations [...] ceci [...]. Et le maître dit à Adam : "Tu vivras longtemps avec tes enfants"."

(Judas interroge sur le destin d'Adam et de l'humanité)

Judas dit à Jésus : « Quelle est la durée de temps que les êtres humains vivront ? » Jésus dit : « Pourquoi te poses-tu la question, qu'Adam, avec sa génération, a vécu la durée de sa vie à l'endroit où il a reçu son royaume, avec la longévité avec son maître? ». Judas dit à Jésus : « Est-ce que l'esprit humain meurt ? » Jésus dit : "C'est pourquoi Dieu ordonna à Michael de donner les esprits des gens à eux en prêt, pour qu'ils puissent offrir leur service, mais le Suprême ordonna à Gabriel de donner les esprits à la génération suprême qui n'a pas de maître au-dessus d'elle - c'est-à-dire, l'esprit et l'âme. Aussi, le reste des âmes... (54) [... une ligne manquante]."

(Jésus évoque la destruction des méchants avec Judas et d'autres)

"[...] lumière... [... presque 2 lignes manquantes] ... autour [...] laisse [...] esprit qui est dans toi habiter en cette chair parmi les générations des anges. Mais Dieu a permis que la connaissance soit donnée à Adam et à ceux avec lui, pour que les rois du chaos et de monde d'en dessous ne puisse pas régner sur eux." Judas dit à Jésus : « Donc que vont faire ces générations ? » Jésus dit : « En vérité je te le dis, pour toutes, les étoiles amènent les choses à leur achèvement. Quand Saklas achèvera la durée qui lui a été assigné, leur première étoile apparaîtra avec les générations, et elles finiront ce qu'elles ont dit qu'elles feraient. Alors elles forniqueront en mon nom et tueront leurs enfants (55) et elles [...] et ... [... environ 6 lignes et 1/2 manquantes] mon nom, et il [...] ton étoile au-dessus du treizième éon. » Après ceci Jésus rit. Judas dit : « Maître, pourquoi te moques-tu de nous ? » Jésus répondit et dit : « Je ne ris pas de vous mais de l'erreur des étoiles, car ces six étoiles errent avec ces cinq combattants, et ils seront détruits avec leurs créatures. »

(Jésus parle de ceux qui sont baptisés et de la trahison de Judas)

Judas dit à Jésus : « Dis-moi, que feront ceux qui ont été baptisés en ton nom ? » Jésus dit : « En vérité, je te le dis, ce baptême (56) [...] mon nom... [... environ 9 lignes manquantes] ... à moi. En vérité, je te le dis, Judas, ceux qui offrent des sacrifices à Saklas [...] Dieu... [... 3 lignes manquantes] ... tout ce qui est mauvais. Mais tu les surpasseras tous. Car tu sacrifieras l'homme qui me revêt. Déjà ta corne a été dressée, Ta colère a été enflammée, Ton étoile s'est montrée brillante, Et ton cœur a [...]. (57) En vérité [...] ton dernier [...] devient... [... environ 2 lignes et 1/2 manquantes] ... souffre... [... environ 2 lignes manquantes] ...le maître, puisqu'il sera détruit. Et alors l'image de la grande génération d'Adam sera exaltée, car avant le ciel, la terre, et les anges, cette génération, qui appartient aux royaumes éternels, existe. Ecoute, tout t'a été dit. Lève les yeux et regarde le nuage et la lumière qui s'y trouvent et les étoiles qui l'entourent. L'étoile qui montre le chemin est ton étoile. » Judas leva les yeux et vis le nuage lumineux, et il y entra. Ceux qui se tenaient sur le sol entendirent une voix venant du nuage, disant, (58) [...] génération suprême [...] ...image [...] [... environ 5 lignes manquantes].


Version complète ici : https://langoo.free.fr/ala/images/docs/Traduction_EvJudas.pdf

                                                           Du pouvoir de la Lumière et de l'Esprit faux.

                                                 (Extrait de la PISTIS SOPHIA -Gnose de VALENTIN)

« Ecoutez donc que je vous parle de l'Ame selon ce que je vous ai dit : les cinq grands Archontes du grand Destin des Æons, et les Archontes du disque du soleil, et les Archontes du disque de la lune, soufflent dans le cœur de cette Ame et ils font émaner d'eux une partie de mon pouvoir, comme je viens de vous le dire ; et la partie de ce pouvoir demeure dans l'Ame afin que l'Ame puisse se maintenir debout, et on place l'Esprit faux en dehors de l'Ame, veillant sur elle et lui étant désigné, et les Archontes l'attachent à l'Ame à l'aide de leurs sceaux et de leurs liens, ils l'unissent à elle afin de pouvoir toujours la contrôler et la forcer en tout temps à commettre leurs injures et leurs iniquités, afin qu'elle soit leur esclave et qu'elle demeure sous leur domination dans les changements de corps ; et ils la scellent à l'Esprit faux pour qu'elle soit inclinée vers tous les péchés et tous les désirs du monde ».

Abandonner ses parents pour suivre Jésus.

« C'est pour cela donc que j'ai apporté les Mystères en ce monde, afin de dissoudre tous les liens de l'Esprit faux et tous les sceaux qui sont attachés à l'Ame ; ces Mystères libèrent l'Ame de ses parents, les Archontes, et ils la transforment en lumière subtile afin de la conduire jusqu'au Royaume de son Père, le Premier Principe, le Premier Mystère, éternellement. C'est pourquoi je vous ai dit autrefois : Celui qui ne laissera pas son père et sa mère pour me suivre n'est pas digne de moi, c'est-à-dire que vous devez abandonner vos parents, les Archontes du Destin, afin de devenir les enfants du Premier Mystère jusque dans l'éternité »     (Extrait de Pistis Sophia) 

Cathare,bogomile,paulicien,marcionite, valentinien, Rose+croix, chrétien.....ne sont que des prénoms d'un Nom qu'ils ont oublié dans leur particularité obsessionnelle .Ce ne sont que des mythes , des chemins particuliers en ce monde d'illusions. Et chaque mythe en sa singularité, raconte une même histoire, exprimée en un chant particulier . Il parlent tous du miracle des voyelles A,E,I,O,U....et du sentier gnostique du retour au Père Saint.Le Père de toutes paternités , infinie Lumière des lumières.Chaque esprit émane de cette Source, comme la lumière émane du soleil.

"....et Jésus se tournant vers les quatre coins du monde avec ses disciples, tous revêtus de vêtements de lin, dit : « laô, iaô iaô ; voici quelle est la signification de ce mot : l'iota signifie que l'univers a été émané ; l'alpha qu'il reviendra d'où il est sorti ; l'oméga, que ce sera la fin des fins. » Et Jésus ayant prononcé ces paroles, dit : « laphtha, iaptha, moinmaêr, moinaêr, ermanoier, ermanoier ; ce qui signifie : Père de toute paternité, des infinis, tu m'entendras à cause de mes disciples que j'ai amenés devant toi, parce qu'ils ont cru a toutes les paroles de ta vérité, et tu feras toutes les choses pour lesquelles j'ai crié vers toi, car je connais le nom du père du trésor de la lumière. »
(Pistis Sophia) 

L'Evangile de Vérité (Court extrait)


Gnose de Valentin 

Veillez à comprendre spirituellement, - vous, les fils de la compréhension spirituelle - ce qu'est le sabbat. C'est le jour où il ne convient pas que le salut soit inactif. Faites en sorte de parler à partir du jour supérieur qui est sans nuit, et à partir de la lumière qui ne se couche pas, car elle est parfaite. Parlez donc de l'intérieur, vous qui êtes le Jour parfait. C'est en vous que demeure la lumière sans déclin. Parlez de la Vérité à ceux qui la cherchent et de la connaissance à ceux qui ont péché par erreur. Affermissez les pieds de ceux qui chancèlent et tendez vos mains à ceux qui sont faibles. Nourrissez les affamés et ceux qui sont fatigués, donnez-leur le repos. Remettez debout ceux qui désirent se relever. Réveillez ceux qui dorment. Vous êtes assurément l'entendement capable d'appréhension. Si la force (de votre parole) est comparable à cela, elle a encore plus de force. Portez attention à vous-mêmes, ne portez pas attention à ce qui est étranger : c'est ce à quoi vous avez renoncé. Ce que vous avez vomi, ne revenez pas le manger, ne soyez pas dévorés par les mites ni mangés par les vers, vous vous en êtes déjà affranchis. Que le Diable n'élise pas domicile en vous, vous l'avez déjà annihilé. 

L'évangile de vérité en Version complète: https://www.naghammadi.org/wp-content/uploads/2015/07/NH-I-3-%C3%89vangile-de-la-v%C3%A9rit%C3%A9.pdf

Ombres d'automne (KaJi 2015)


Petites précisions si besoin en est, sur le mot "Amour" qui comportent plusieurs sens issus des termes grecs: 

Éros (ἔρως / érôs) : l'amour naturel, le désir sexuel, le plaisir corporel
Storgê (στοργή / storgế) : l'affection familiale, l'amour familial
Philia (φιλία / philía) : l'amitié, l'amour absolu, le plaisir de la compagnie

Agapè (ἀγάπη / agápê) : l'amour divin, le véritable amour dans la douceur bienveillante du détachement des choses de ce monde. L'amour-agapê procède du Père Céléste. Nous employons également les termes de non-violence ,de dilection ou de bienveillance.qui expriment le fait de prendre soin de l'autre comme de soi-même, selon notre entendement du "Bien" et dans la mesure de nos  possibilités afin d' espérer atteindre un jour à l'inaccessible étoile .... 

Et se basant sur une interprétation italienne «amore», on pourrait présenter l'a-mour, avec le a privatif, comme une absence de mort...(joli...non?) Je vois donc l'amour comme le pardon, cette reconnaissance de la nature humaine de l'autre qui est également porteur de cette étincelle de l'Esprit .

Dieu est l' Amour dans lequel "je" "te" "me" nous pardonne dans la paix profonde du Christ.Ceux qui pardonnent se délivrent ainsi des illusions, alors que ceux qui retiennent le pardon se lient à elles.- L'amour dont il est question est gnostique, c'est-à-dire qu'il procède dans et par le Divin.
- Il est à la fois impersonnel et personnel, car il peut être là sans qu'il n'y ait personne, mais peut prendre les formes du monde dans lequel nous sommes enfermés.La seule attitude possible devant les affres du monde ,c'est l'impassibilité, l' « apatheïa », la paix profonde. 

Madeleine Scopello nous indique dans son livre " Les gnostiques" :.C'est par l 'observation silencieuse du monde, qui nécessite un abandon complet des attachements, que s'instaure le silence du Père Céleste, l'Esprit d'Amour ce "lâcher-prise". "Une des conséquences pour le gnostique, c'est la vanité de la charité. Certes il essaie de soulager la souffrance si c'est en son pouvoir, mais ce ne sont pas les bonnes œuvres qui vont sauver un monde créé par Satan. Jésus n'est pas venu sur terre pour gérer le mieux-être ou le bien-être des hommes, ni pour donner un sens à leur vie ici-bas, mais « pour délivrer [en eux] les parcelles lumineuses qui s'y sont dévoyées »." 


«Mais ceux-là qui ont une conscience libre, ils se retireront du bavardage de la Nature. Car ils rendront le témoignage universel. Ils se dépouilleront du fardeau de l'Obscur, revêtiront le Logos de la Lumière et ne seront pas retenus dans le lieu infime...»
( Paraphrase de Sem )

Dieu (Celui que Jésus appelle son "Père" ) ne peut pas être le créateur, puisque ce créateur est Elohim.
Il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'Esprit (Le souffle) de Dieu se mouvait au-dessus des eaux..Ainsi, il y eut un soir...et il y eut une nuit.
Dieu dit: "Que la Lumière soit !" Et la Lumière fut.
Dieu vit que la Lumière était bonne et Dieu sépara la Lumière d'avec les Ténèbres..
Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin.
Dieu vient du latin DEI qui as toujours exprimé la lumière du soleil et les phénomènes naturels qui s'observent dans et sous le ciel.
Elohim(pluriel) est traduit par Dieu (singulier ) Elohim est un pluriel. C'est le pluriel de " Eloha " : " celui qui vient du ciel ", " le Céleste "Sa forme contractée c'est "El"....Elohim est donc "Ceux qui sont venus du ciel"
On trouve également Adonai qui est aussi un pluriel qui signifie Messeigneurs
Enlever ELOHIM et Adonai et les remplacer par DIEU n'est
pas anodin ni innocent. C'est un acte de désinformation voire de manipulation !
Mais alors qui donc sont Adonai et ces Elohim ?
Et où place t on L'Archonte - Yadalbaoth -?

Nous voici donc en ce Monde imparfait crée par un Dieu imparfait .....

Au commencement de tout se trouvait NAMMU, la Mer Primordiale. De ses Eaux émergèrent AN, le dieu du Ciel et KI la déesse de la Terre.
A leur tour, An et Ki mirent au monde Enlil. Dieu de l'Air et de l'Orage, ce dernier sépara le Ciel de la Terre et donna à chacun sa forme et sa fonction respective. An, le père, se réserva alors le Ciel, tandis que Enlil s'appropria sa mère, la Terre.
Avec l'aide de sa mère et d' Enki, le dieu des Eaux, Enlil produisit les plantes et les animaux...(Mythe Sumérien ~ 4000 av JC) Les eaux primordiales se retrouvent dans une majorité des mythes de la création du monde dans différentes civilisations comme celle-ci : Noun - C'est l'océan primordial, un magma précédant la création du monde, des dieux et des hommes, une étendue d'eau mal définie, inerte et illimitée, baignant dans l'obscurité la plus complète. Ce principe inorganisé contient en germe tous les éléments et les forces vitales nécessaire de l'univers.
Dans la cosmogonie d'Héliopolis, la plus ancienne d'Égypte, un démiurge indistinct Atoum, qui flotte dans le Noun depuis toujours, s'éveille, prend conscience de lui-même et se dégage du chaos des eaux profondes. Il fait émerger le benben, tertre primordial sacré, colline de limon, sur lequel il se pose, Atoum se transforme en Ré, le dieu soleil, créateur des dieux et des hommes..... "Ces eaux inertes abritaient en elles les forces négatives cherchant à détruire le monde organisé, mais également le potentiel de vie, et de création. C'est sous la forme d'un grand lotus que le Dieu du Soleil, ATOUM sortit des Eaux primordiales et devint le créateur du monde...
« Je flottais absolument inerte. J'ai amené mon corps à l'existence
grâce à mon pouvoir magique. Je me suis créé moi-même... Je suis l'éternel, je suis Rê le maître de la lumière.» (Atoum)
Il donnera naissance au couple divin Shou l'air, et Tefnout l'humide qui créeront à leur tour Geb la terre, et Nout le ciel. ."..(Mythe Egyptien d'Heliopolis (2600 av JC)

Note perso: Le démiurge devait être bien sérieusement "enrhumé", un gros catharre comme on dit par chez nous! ( probablement l'humidité ambiante) pour qu'il se fasse appeler "Atoum" ! 

EMANATION ET CREATION La chute des anges ...... Ou Comment quand le tiers du Royaume Céleste fut envahi ... Ceci est mon propre entendement du Bien , tel que je le conçois , en l'état actuel de ma connaissance à ce sujet. Je vous offre cette réflexion , mes chers frères en Christ et compagnons de misère en ce monde. La gnose cathare dit :« Il s'est produit dans l'éternité distincte des deux principes, un contact temporel qui s'est traduit par un mélange, le composé humain. » Dieu, appelé le principe Bon, existe de toute éternité et n'a pas de fin. Son Royaume est inaltérable et éternel. Il est omniscient et tout puissant dans le Bien. Les anges (esprits) sont des émanations de sa puissance. Dans le Nihil (néant) est le principe Mauvais. Le Dieu bon, qui n'a pas de mal en Lui, ne peut connaître ce principe Mauvais, mais celui-ci, ambitionnant d'imiter Dieu, est parvenu à détourner une partie des esprits de la création divine. Le principe Mauvais a attiré les esprits par force (catharisme absolu ou dyarchien), ou par tentation (catharisme mitigé ou monarchien), car il n'a d'existence que pour autant qu'il puisse se mêler à la création divine .

.....« ceux qui sont du septième royaume, descendus du paradis quand Lucifer les en a tirés sous le prétexte trompeur que Dieu ne leur a permis que le bien, et que le diable, parce qu'il était très faux, leur permettrait le bien et le mal, et dit qu'il leur donnerait des femmes qu'ils aimeraient beaucoup, qu'il leur donnerait le commandement des uns sur les autres et qu'il y en aurait qui seraient rois, comtes ou empereurs, et qu'avec un oiseau ils pourraient en prendre un autre et avec une bête une autre bête....[Il leur dit que...] ... Tous ceux qui lui seraient soumis, descendraient en bas et auraient le pouvoir d'y faire le mal et le bien comme Dieu en haut, et qu'il leur valait beaucoup mieux être en bas où ils pourraient faire le mal et le bien plutôt qu'en haut où Dieu ne leur permettait que le bien. .(extrait prière cathare) 

Cette vision de la constitution de l'univers visible est à la base du mythe de la chute du tiers des anges ou, selon les interprétations, de la troisième partie de leur composition : être, âme, et corps subtil. Introduits dans des tuniques de chairs conçus par Lucifer, ces êtres sont différents de l'âme qui est de création maléfique, et qui assure la survie du corps charnel. 

Selon le manichéisme, la Lumière et les Ténèbres coexistaient sans jamais se mêler. Mais suite à un événement catastrophique, les Ténèbres envahirent la Lumière. De ce conflit est né l'Homme, son esprit appartient au royaume de la Lumière et son corps de boue (la matière), appartient au royaume des Ténèbres. 

Jean de Lugio écrit dans son « Livre des deux principes«: « Il nous faut nécessairement admettre qu'il y a un autre principe, celui du mal, qui oeuvre détestablement contre le vrai Dieu, et sa créature ; et ce principe semble animer Dieu contre sa créature et la créature contre son Dieu. Il amène à vouloir et à désirer ce que, par lui-même , il ne voudrait jamais.Plus loin, Il poursuit en répondant qu'en fait le principe du Mal peut créer, alors que le principe du Bien ne crée pas mais fait émaner de lui, ce que nous appelons improprement sa création, des esprits (anges)qui sont donc consubstantiels à lui, mais diffèrent de lui par leur nature. Mais ce que crée le mauvais principe est conforme à lui, c'est-à-dire totalement mauvais, inconstant et de durée limitée. 

 Maintenant, je voudrais juste vous exposer ce que j'avais déjà expliqué à Guilhem (Eric Delmas) et Ruben Sartori lors de la rencontre cathare de Roquefixade en 2015. Le Royaume du Père de la Lumière Eternelle existe dans le silence de la paix profonde de toute éternité, où tout au moins de ce que nous en savons.C'est le principe du Bien, du Bon, du Beau ...BBB Le principe du mal, et tel que nous le nommons en opposition à celui du Père est un univers du mal, du mauvais, du moche MMM Le « Spiritus nequam » l'Esprit du Mal n'a pas eu de commencement, et il résidait dans le chaos, incapable de créer « (De Heresis-Dondaine) 

Et j'en viens à ma réflexion sur ce sujet :

Ce « néant » serait pour moi comme un gigantesque trou noir , extérieur au Royaume céleste , éternel tout comme Lui et qui à un moment donné a « pénétré » de force ou par ruse en celui-ci et a emporté ou enténébré un tiers du Royaume de la Lumière.... »  Sa queue, telle une comète, entraînait le tiers des étoiles du ciel, et elle les envoya sur la terre ».( Apoc.12.4) 

Une autre vision me fait « entendre » que les esprits sont comme des « neutrinos » des particules de lumière émanées du Royaume Céleste qui traversons une zone obscure de l'univers et que nos existences ne sont que le temps passé par ce neutrinos (l'esprit) pour traverser ce trou noir .En celui-ci , oubliant son origine céleste,chacun projette et crée son propre univers (action démiurgique) et que par les mouvements cosmiques nous repassions plusieurs fois par cette zone chaotique et c'est ce que nous prenons pour des réincarnations ou des transmigrations de l'âme ! 

La discussion reste ouverte.....Bonne méditation ! 


Pour un approfondissement du catharisme , veuillez vous reporter aux excellents ouvrages de Jean Duvernoy : La religion des cathares et celui d'Eric Delmas  "Catharisme d'Aujourd'hui".

Bons ou Mauvais anges..... En 1945, une découverte eut lieu en Haute Égypte, près de la ville de Nag Hammadi. 52 copies des anciens écrits appelés " évangiles gnostiques " furent découvertes sous la forme de 13 codex (livres manuscrits) de papyrus reliés en cuir. Elles étaient rédigées en copte et appartenaient à la bibliothèque d'un monastère . Les gnostiques malgré la diversité de leurs mythes et de leurs croyances et pratiques, considéraient tous qu'ils avaient reçu les véritables enseignements donnés par Christ aux apôtres. Aujourd'hui, la question reste ouverte sur les différents aspects de la connaissance , et celui qui cherche après avoir pressenti un appel intérieur se sent emporté par un tourbillon d'interrogations et de milles doutes.Ce monde où nous nous trouvons est le lieu où sont éprouvés à tout instant la foi, l'éveil de la conscience et l'éthique de chacun selon son propre entendement du bien.Pauliciens, Bogomiles, Manichéens, Cathares tels sont les divers prénoms de la Gnose Eternelle , celle qui n'a point de nom , ni même de mots pour la définir et l'expliquer. Pour Basilide, ce Dieu bon est inconcevable, inexprimable, in-engendré. L'on ne peut donc rien en dire et surtout, en aucune façon, le faire intervenir pour justifier quelque morale que ce soit. « Basilide place une Divinité si inconcevable qu'on ne peut même pas dire qu'Elle est : c'est "le Dieu qui n'est point". Dire de Dieu qu'il est inexprimable, ce serait encore dire de lui quelque chose : Dieu est tellement supérieur à tout, que la notion d'existence que l'homme peut concevoir, ne peut lui être appliquée ». 

Serge Hutin (Les gnostiques.) 

« N'est-il pas évident que le Christ se présente comme le Fils d'un Dieu inconnu des hommes(Le Père Céleste) et souverainement bon tout à la fois, et que le Jéhovah de l' Ancien Testament est tout le contraire d'un Dieu de pure bonté ? En cela, si le gnostique se sent étranger à ce monde, c'est qu'il doit être d'une nature et d'une origine autres que celles du monde. Le gnostique est un « hérétique » dans le sens où il a effectué un « choix éclairé » en Esprit et en Vérité, en son âme et conscience, de ce vers quoi son esprit libéré aspire. Le gnostique trouve en lui même son salut. Il n'a que faire d'un sauveur, d'une église ; Il ne peut se fier à la parole d'un autre. Seule compte l'expérience personnelle qui donne l'illumination intérieure. Chacun est son propre sauveur. Le gnostique - et lui seul - peut triompher du mal grâce à l'étincelle divine enfouie au plus profond de lui même. Il s'agit d'approfondir sans cesse la connaissance de soi. Le principe grec inscrit au fronton du temple de Delphes : "Connais toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux" est le cœur (Corda)même de la démarche gnostique. C'est pourquoi il rejette l'ancien testament, la création, l'incarnation, l'attente du retour du Christ , les cultes et les rites, la croix et les icônes,mais aussi la sexualité, le mariage, la procréation et toute activité à caractère social.Il ne cherche pas à embellir le monde ni à le sauver , car comment peut-il se résigner à décorer la cellule de sa prison en attendant sa mort, alors qu' il ne songe qu'à s'en évader et à rentrer chez lui ! Le gnostique va chercher le moyen d'échapper à cet enfer. Tout d'abord il ne peut, et n'a aucune raison d'assumer la violence du monde.Il se sent innocent des tribulations, des aliénations et des souillures du monde.Sa seule attitude possible c'est l'impassibilité, l' « apatheïa », ce détachement des choses : c'est la paix profonde . L'évidence, c'est que l'homme est incapable de vivre en chrétien sur cette terre. En effet, l'être humain est obligé de refouler sa conscience morale objective, sa part de Lumière, son étincelle divine, pour survivre dans des sociétés où la compétition,l a violence et la domination sont la règle, avec tout ce qui en découle : égoïsme, ruse, envie, haine, hypocrisie, mépris, morgue, servilité, astuce, ambition, duplicité, attributs inévitables du psychisme humain..... 

« Si toutes les montagnes étaient des livres, et tous les lacs de l'encre, et tous les arbres des plumes, cela ne serait point encore suffisant pour décrire toute la douleur du monde... » J.Böhme (1575-1624) 

"Les renards ont leurs tanières et les oiseaux ont leur nids, mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où incliner sa tête et se reposer" (log. 86 de Thomas) 

« Tu n'es pas d'ici, ta racine n'est pas du monde .» Le Ginzã mandéen. 

Des trois ordres. correspondant aux trois types d'hommes qu'il nous est donné de rencontrer en le monde visible, et que l'on peut déceler suivant leur aptitude à la connaissance: les hyliques, les psychiques et les pneumatiques. "En effet, souligne Émile Gillabert, toujours dans "Jésus et la Gnose" au bas de l'échelle, on trouve les hommes qui sont enfoncés dans la matière. Ils ne se préoccupent ni de leur essence ni de leur origine ni de leur destinée. Quel est alors le sens de leur existence? De par leur nature, les hyliques périssent nécessairement : leur fin sera comme leur commencement. Provenant du néant, ils retournent de nouveau au néant (Tractatus Tripartitus 79.1-4). Cependant, ils ont leur utilité dans l'économie générale du Père car ils servent, de même que les psychiques, à la réalisation des pneumatiques, ils favorisent chez ceux-ci la prise de conscience du dualisme, qui est partout dans le monde créé, et le besoin fondamental de le transcender. Les psychiques ne possèdent pas la gnose parfaite mais ils ont la foi. Leur ordre est appelé le "petit". Suivant d'autres sources (Fxe. Théod. 69), il est reconnu que les pneumatiques (gnostiques) qui sont les éveillés, portent aussi le nom de "petits" en leur stade initial, aussi longtemps qu'ils ne sont pas encore initiés. Ils sont alors appelés : enfants de la Femelle. L'enfant, qu'il soit mâle ou femelle, est appelé à devenir pneuma, esprit vivant. De quelques mythes sur la chute des anges « II (le Démiurge) délibéra avec les Puissances. Il envoya ses anges (angeîos) aux filles des hommes de façon qu'ils en choisissent quelques-unes et qu'ils suscitent une descendance (sperma) pour leur plaisir. Mais dans un premier moment ils ne réussirent pas. N'ayant pas réussi, ils se réunirent à nouveau. Ils délibérèrent une deuxième fois. Ils créèrent un esprit (pneuma) imitant l'image de l'esprit (pneuma) qui descendit de façon que (hôste) les âmes (psyché) soient souillées par lui, et les anges (angélos) changèrent leur apparence selon (kata) l'image des époux des femmes ; celles-ci furent alors remplies de l'esprit (pneuma) des ténèbres et de méchanceté (ponèria) qu'ils mélangèrent (kerannunai) en elles. Ils amenèrent or et argent et un don (dôron) et cuivre et fer et métal (metàllon) et toute sorte (genos) de choses (eîdos) et ils firent sombrer les hommes qui les avaient suivis dans de grands soucis et ils les amenèrent à de nombreuses erreurs (plané). Les hommes vieillirent dans des difficultés, moururent, ne trouvèrent pas la connaissance, ne connurent pas le Dieu de vérité. Ainsi la création (ktisis) entière fut esclave pour l'éternité, de la fondation (katabolè) du monde (kosmos) jusqu'à maintenant. De fait, ils prirent des femmes, ils engendrèrent des ténèbres des fils selon (kata) l'image de leur esprit (pneuma), ils fermèrent leur cœur, ils furent endurcis par la dureté venant de l'esprit (pneuma) opposé jusqu'à maintenant» (Apocryphon de Jean n.29.17-30.11). 

Philon, dans ses Quaestiones in Genesin 1.92 (10) souligne aussi ce détail : « II arrive souvent que les anges imitent la forme des hommes pour des besoins contingents, c'est-à-dire, pour connaître les femmes et en engendrer des Haiks (Robe, vêtement...tunique de chairs?). Quel a été le but des anges dans l'introduction des matières sur terre ? La réponse nous est donnée par la version de l'Apocryphon de Jean du Codex III.39.4-5 : « Afin que les hommes ne pensent pas à leur Pronoia immuable ». Les anges donc agissent ainsi pour que les âmes ne se souviennent plus de leur origine céleste, leur Pronoia. (La première puissance- Barbelo-Sophia-Sagesse) et Ennoia (La Pensée de la Source d'Eau Vive , l'Esprit.) L'Esprit confère la perfection et la maîtrise de toutes choses à son fils qui est aussi celui de Barbélô et ainsi Christ/Lumière se manifeste par Pronoia. Le royaume de Lumière (Pleroma) est composé d'une succession d'émanations(Eons) qui procédent de l'incommensurable Lumière primordiale. L'éon Sophia a donné naissance à un démiurge aldabaôth (identifié au Dieu Jehovah de l'Ancien Testament), auteur de l'univers matériel - essentiellement mauvais - dans lequel sont emprisonnées les âmes humaines en des tuniques de peaux, des corps d'oubli, eux qui appartenaient à l'origine au Royaume du Père Céleste. L'éon Christ s'est uni à l'homme Jésus pour apporter à l'humanité la connaissance rédemptrice (gnosis) du royaume de Lumière. Seuls les êtres humains les plus spirituels, les gnostiques (pneumatiques) sont pleinement en mesure de recevoir la révélation et de retourner par là-même au royaume divin après leur mort (La bonne fin). Les autres chrétiens des psychiques ne peuvent atteindre que le royaume du démiurge (le paradis?); les païens, ces hyliques plongés dans l'existence matérielle, sont voués à la damnation éternelle ..... .

Le sort du Parfait. Je dis alors : « Christ ! les âmes de tous les humains vivront-elles dans la lumière pure ? » Il me dit : « Tu es parvenu à penser ennoia des choses importantes qu'il est difficile de dévoiler à d'autres qu'à ceux qui appartiennent à cette race inébranlable. » Ceux sur qui l'Esprit de vie vient après qu'ils se soient unis à la Puissance, seront sauvés et parfaits et seront dignes de monter vers ces grands luminaires. Ils seront en effet dignes d'être purifiés là haut de tout mal et des attirances de la perversité puisqu'ils ne se sont appliqués à rien d'autre qu'à promouvoir ce rassemblement incorruptible. Ils se souciaient de celui-ci sans colère, ni jalousie, ni crainte, ni désir, ni avidité. Ils n'étaient affectés par aucune de ces passions, ni par aucune autre, mais seulement par la chair. pendant qu'ils s'en servent, guettant le moment où ils en sortiront et seront reçus par les contrôleurs dans la dignité de la vie. éternelle incorruptible et de l'appel, endurant tout, supportant tout, pour mener à son terme le combat et hériter de la vie éternelle. (AJ1-6) 

Le sort des non-gnostiques Je dis alors : « Christ ! Ceux qui n'ont rien connu, qu'en est-il de leurs âmes. Où iront-elles ? » Il me dit : « Un Esprit contrefait a multiplié les pressions contre celles-ci quand elles ont trébuché et par cette méthode il accable leur âme, l'oriente vers les oeuvres mauvaises et l'entraîne dans l'oubli. » Ainsi après qu'elle se soit dénudée, l'Esprit contrefait la livre aux Autorités qui relèvent de l'Archonte. A nouveau, ces Autorités les jettent dans des liens et elles tournent avec elles jusqu'à ce qu'elles soient délivrées de l'oubli, que l'âme acquiert la connaissance et atteigne ainsi la perfection et soit sauvée. Extraits de La révélation secrète de Jean. (Apocryphon) 

 Et qu'en pensait Mani (Apôtre de Jésus-Christ) au 3e siècle 

Au Bouddhisme, il empruntera la théorie de la transmigration des âmes; au Zoroastrisme, le dualisme de la lumière et de l'obscurité et à la religion chrétienne, le rôle imminent attribué à Jésus et la théorie du Paraclet. Nous pouvons trouver en le mythe manichéen, une autre vision de ce processus de la création, celui racontant la naissance de l'homme et de la matière. Il s'agit d'un mythe cosmogonique, la lumière et les ténèbres coexistaient sans jamais se mêler. Mais à la suite d'un événement catastrophique, les ténèbres envahirent la lumière La Lumière (le royaume de Dieu) et les Ténèbres (le royaume du Prince des Ténèbres) sont donc séparés. Résultat du chaos dans ce second royaume, une partie de celui-ci se rapproche assez du royaume de la Lumière pour en apercevoir l'éclat, et désire aussitôt y pénétrer. Dieu mandate alors l' "homme primordial" (l'Adam gnostique)- engendré par la Mère de la Vie (Barbelo-Sophia), elle-même issue du sein de Dieu, afin de protéger son royaume. Pour aider l'homme dans sa tâche, Dieu le pourvoit de cinq auxiliaires puissants : le feu, l'eau, le vent, la lumière et la matière (terre). (Les 5arbres du royaume de la Lumière?) Malgré tous les efforts de la Lumière, les Ténèbres l'emportent sur l'homme. Ce sont cinq archontes qui affrontèrent l'homme. Les Ténèbres s'emparent alors de l'homme, et l'enferment en elle-même. Désespéré, l'homme fait appel à Dieu qui envoie, pour l'aider, l'Esprit de vie (Jésus-Christ). Ce dernier tente de ramener l'homme vers le royaume de la Lumière par le biais du soleil, de la lune, des plantes qui montent vers le ciel, etc. Mais avant que l'opération s'achève, le prince des Ténèbres commande à deux démons de s'unir et ainsi de former une contrefaçon de l'homme primordial, pour y enfermer la dernière parcelle de lumière non aspirée par l'Esprit de vie.C'est la création de l'Adam terrestre ..contrairement au Démiurge du mythe de Valentin, le Démiurge de ce mythe n'agit pas par ignorance mais par obéissance, que la création est voulue par Dieu, que le monde est en quelque sorte une machine libérer la Lumière. .(Les étincelles de Lumière emprisonnées en chaque humain mais aussi animal et végétal) Dernière Prière de Mani : « O Christ, ô Anges glorieux et lumineux J'invoque vos noms: Libérez mon esprit de sa prison Otez de moi ce manteau de douleur Et conduisez-moi hors de ce monde. « Et, d'après une homélie manichéenne, « les messagers de la Lumière s'approchèrent en une ronde pour conduire sa grande âme dans les Hauteurs. La Parole protège la tête du Juste. Elle le conduit dans les sphères de la Lumière. L'envoyé de la Lumière est de retour chez lui. Ainsi s'élève la perle de Lumière. 

Région de Foix (Photo LuMa 2015)


Voilà donc en guise de non-conclusion ces quelques réflexions gnostiques , plusieurs pistes métaphysiques exposées au regard du gnostique de notre temps , en cet ici et maintenant qui continue à nous interroger sur la provenance du mal et sur la façon de s'en libérer...Mais le problème du mal est un des plus délicats à vouloir résoudre, des plus difficiles à vouloir exposer, des plus dangereux à approfondir ...le mal, conçu comme une entité, n'aurait pas d'existence propre. Il ne peut exister en Dieu puisque, par définition, celui-ci est Un , sans mélange.....Dieu est Amour, Bonté Sagesse .....Cependant, le mal existe bien pour nous qui, tour à tour, le commettons et le subissons, de manière volontaire ou pas. C'est que nous sommes multiplicités alors que la Divinité est Une. L'âme humaine, emprisonnée dans la matière, en une tunique de chairs tend sans cesse à se libérer de l' emprise de ce monde du mélange et s'élèvera un jour, définitivement, vers ces royaumes spirituels dont elle tire son origine et dont elle n'a la souvenance que parce qu'elle en eût jadis la conscience. Le drame cosmique de l'Homme et l'unique moyen de son retour à la Maison du Père repose sur cette prise de conscience, parfois douloureuse de Savoir d'où nous émanons, où nous sommes tombés et vers quoi nous nous dirigeons ». En la Gnose de la Rose+Croix , il m'a été transmis en l'ultime degré des initiations que la plus haute des sciences est de ne rien savoir ! 


Nous sommes dans le monde, nous en faisons partie en tant qu'êtres humains, mais nous ne sommes pas du monde, nous ne lui appartenons plus, nous sommes sortis de son influence, de sa mentalité, de ses habitudes, de sa façon de vivre, appelée : le train de ce monde. Celui-ci passera et retournera au néant ..

                                                                                      Soyez passants !

"Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait." Jean 15:19. "Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité. Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde." Jean 17.15/18. 

Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer. » Jean 4-25/24 

 Puisse le Père Saint des bons esprits nous inspirer et Que la Paix profonde du Christ nous accompagne vers une bonne fin . 

 Pour le C.O.R.D.A. 

 KaJi

"La cape de conscience" sculpture d' Anna Chromy en la vieille ville de Prague

 (Photo KaJi )

«Ce monde est un mangeur de cadavres. Aussi tout ce qu'on y mange est mortel. La vérité est une mangeuse de vie, voilà pourquoi aucun de ceux qui sont nourris de vérité ne mourra.»

Ev.selon Philippe

«Heureux celui qui se tiendra dans le commencement, car il connaîtra la fin, et il ne goûtera pas de la mort.»

Ev selon Thomas

"Vous voyez que la gnose, si on pouvait la séparer du salut, serait préférable au salut même, pour une âme généreuse et gnostique, qui n'a point d'autre motif, en aimant Dieu, que l'amour de Dieu même ."

Fénelon

                                                                 "AUTRE QUE LUI N'EST PAS"

Mais comment chercher ? Les clés de la gnose ont été cachées et il y a tant de faux maîtres. Tout d'abord ne pas écouter ceux qui voient le Royaume dans un futur et un ailleurs. Cela coupe court au rêve messianique. À bon entendeur salut ! « Le Royaume, il est le dedans et il est le dehors de vous. » Il résulte de la connaissance : « Quand vous vous serez connus, alors vous serez connus. » Le sens caché de cette parole devient trans­parent si nous rendons au mot connaître sa vertu de réalisation. En effet, si la connaissance m'apprend que je ne suis pas différent de Celui dont je procède, c'est donc Lui en moi qui connaît. Lorsque cesse l'ignorance, je découvre que, à la limite, je me connais et Il connaît se confondent : les sujets je et Il sont reconnus comme identiques. L'objet me qui au départ se croyait distinct a vu ses différences s'abolir. Le deux a reconnu son ori­gine, apportant ainsi la réponse à la question fondamen­tale de Jésus :
Au temps où vous étiez Un,
vous ayez fait le deux ;
mais alors, étant deux,
                                                                             que ferez-vous ? (Th.log. 11).

Au Mont Aimé à Bergères les Vertus  (Photo LuMa - 2015 )

L'entrée dans l'eau ..delà ! 

"Suivez votre propre chemin, à l'allure qui est la vôtre, et placez les choses dans l'ordre assigné pour vous. Mais agissez sans rien redouter, sans vous épargner en rien, c'est cela la magie du nouveau comportement. Comprenez en même temps que cette magie ne vous oriente pas sur la vie des autres. Vous avez, en vérité, assez à faire avec vous-même, vous n'aurez que trop peu de temps pour votre franc-maçonnerie personnelle. De cette manière, et il n'y en a pas d'autre, vous ouvrez votre âme et la mettez à nu devant la Gnose. Or la Gnose frappe depuis longtemps déjà à la porte de votre âme. Alors la Gnose entrera chez vous et fera sa demeure en vous. Et le nouvel état de conscience deviendra pour vous le nouvel état de vie."

Jan van Rijckenborg, La Gnose des temps présent, ch.1-4 ( Lectorium Rosicrucianum)

Au Mont Aimé à Bergères les Vertus (Photo LuMa  - 2015) 

"Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s'alarme point." (Jean 14-27)

"Sono andato nella morte interiore e ho visto che la morte esteriore era migliore della morte interiore. E ho deciso di morire all'esterno e vivere interiormente "(C.G. Jung, Liber Secundus, Cap III," Uno tra gli umili "
« Je suis allé dans la mort intérieure et j'ai vu que la mort extérieure était meilleure que la mort intérieure. Et j'ai décidé de mourir extérieurement et de vivre intérieurement » (C.G. Jung, Liber Secundus, ch. III, « Un parmi les humbles »
Questo è il modo gnostico........Cela est la Voie Gnostique . 

C.O.R.D.A.

"Catharzy Ordo Receptio Dualis Absolutae "

© 2013- 2022 Gnose Cathare C.O.R.D.A. 
Tous droits réservés.
Optimisé par Webnode Cookies
Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer